Gendarmerie de Charente Maritime : « Gus a encore de beaux jours devant lui ! »

29 mars 2021 à 4h05 par Fabienne Lacroix

Depuis un peu plus d'un an maintenant, les publications de la Gendarmerie de Charente Maritime cartonnent sur les réseaux sociaux. Plus de 33 000 abonnés sur Facebook, près de 2 000 sur Twitter. Entretien avec l’administrateur des comptes.

ALOUETTE
Crédit : Gendarmerie Charente Maritime

Si vous êtes abonnés aux réseaux sociaux de la Gendarmerie de Charente Maritime, vous connaissez sûrement Fabien, et son successeur, Gus. Ces deux personnages ont pris vie il y a un an sous la plume du commandant chargé des réseaux. Derrière son écran, il s’empare des histoires rapportées par ses collègues pour les détourner, en veillant tout de même à chaque fois à faire passer un message de prévention.

Comment vous êtes-vous retrouvé à écrire et à faire des publications pour la gendarmerie de Charente Maritime ?

Je suis arrivé sur mon poste en août 2019. Il n’avait pas encore de compte Twitter, on n’avait qu’un compte Facebook qui vivotait un petit peu. J’avais proposé de m’en occuper à condition d’avoir carte blanche. L’idée, c’était de dépoussiérer un peu notre manière de communiquer en se fixant trois axes de travail. Le premier axe, c’est que nos réseaux sociaux soient avant tout un outil de prévention à la délinquance. Le deuxième axe, c’était de valoriser le travail quotidien de nos gendarmes. Et le troisième axe, créer un lien de proximité numérique avec la population. Et pour créer ce lien, il fallait casser un peu les codes et sortir de la communication parfois un peu trop institutionnelle qui n’intéresse pas forcément toujours les gens. On a pris un ton un peu plus décalé, un peu plus léger, toujours avec bienveillance, c’est ce qui marche et qui touche les gens. Nous avons alors créé le personnage de « Fabien » pendant le confinement, en avril 2020 (remplacé ensuite par « Gus »). J’ai eu l’idée de changer un peu l’approche sur ces communications liées à la sécurité routière, j’ai tourné ça légèrement en dérision pour toujours faire passer un message de prévention derrière.

La prévention passe-t-elle mieux avec le second degré et un ton humoristique ?

Pour moi, oui. Les retours de nos followers le prouvent. En un an, on a gagné plus de 20 000 abonnés sur Facebook. Le succès est donc au rendez-vous.

Avez-vous un calendrier de publications à respecter ?

Aucune contrainte à ce niveau-là. On est plutôt libres sur l’animation, on se doit de respecter notre code de déontologie et on essaie de ne jamais heurter les gens. On s’impose de publier au moins une fois par jour pour entretenir ce lien et maintenir cette audience, parce que plus vous avez de gens qui vous suivent, plus vos messages passent.

Votre page Facebook est suivie par plus de 33 000 personnes, pas forcément toutes originaires de Charente Maritime. Comment expliquez-vous cette notoriété ?

On est surpris nous-même (rires). On a parfois quelques informations qui concernent essentiellement la Charente Maritime, mais dans la globalité, nos messages de prévention sont généralistes, ils touchent donc tout le monde. Ce qui explique aussi certainement le fait que ça déborde allègrement les limites de notre beau département.

Comment choisissez-vous vos publications ?

Il n’y a pas de régularité dans les publications parce qu’en fait elles sont liées aux événements que constatent nos gendarmes. On peut ne pas sortir d’article pendant un mois, et parfois sur 15 jours, vous aurez deux ou trois publications parce que l’événement est tel que ça se prête à la rédaction d’un article. Les unités nous font remonter chaque jour leurs comptes-rendus d’activités. Parfois, en les lisant, on se dit que là il y a quelque chose à faire et qu’on peut le détourner gentiment tout en maintenant la réalité. Les faits que l’on cite sont toujours réels et on les habille avec une touche un peu humoristique et légère pour bien faire passer le message.

Y a-t-il toujours un message de prévention derrière ?

C’est l’objectif. Il n’y en a pas forcément à chaque fois parce que parfois, notamment le dimanche matin, on est un peu plus décalé (on aime bien quelques photos d’animaux parce qu’ils sont un vecteur de lien et de partage, notamment sur Facebook). Mais majoritairement, il y a toujours un message de prévention dans nos publications, la ligne éditoriale, c’est de faire de la prévention.

« Gus » a encore de longs jours devant lui ?

On aura toujours de quoi alimenter la rubrique « Gus ». Elle pourrait s’arrêter si les gens n’adhéraient plus, si ça ne permettait plus de faire passer nos messages, mais pour l’instant, les gens sont plutôt demandeurs (rires). Gus a encore de beaux jours jours devant lui.

D’autres gendarmeries se sont-elles inspirées de vos communiqués ?

Nous, on s’est inspiré de la gendarmerie des Vosges. Il faut quand même leur rendre hommage parce qu’ils ont ouvert la voie de cette réforme de la communication sur les réseaux sociaux. Je pense qu’on a été les premiers à les suivre. Depuis, il y a d’autres pages qui se sont insérées dans ce mouvement plutôt sympathique.

 (Propos restranscrits par Mikael Le Gac)