Gérard Depardieu mis en examen en décembre pour "viols"

24 février 2021 à 6h49 par Arnaud Laurenti

Plus de deux ans et demi après sa plainte visant Gérard Depardieu, une comédienne d'une vingtaine d'années a obtenu la mise en examen du monstre sacré du cinéma français pour deux "viols" qui dateraient d'août 2018, ce que l'acteur conteste.

ALOUETTE
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La plaignante avait obtenu en août 2020 que cette enquête, d'abord classée par le parquet de Paris en juin 2019, soit relancée et confiée à une juge d'instruction.

L'acteur dément

Lors d'un interrogatoire le 16 décembre, la magistrate a estimé qu'il existait des "indices grave ou concordants" que le monument du cinéma tricolore, aujourd'hui âgé de 72 ans, ait pu commettre les faits dénoncés et l'a donc mis en examen pour "viols" et "agressions sexuelles", a appris l'AFP mardi de source proche du dossier, confirmé par une source judiciaire.

L'avocat de l'acteur, Me Hervé Témime, contacté par l'AFP, a "déploré que cette information soit rendue publique."

Gérard Depardieu, qui a été laissé libre sans contrôle judiciaire, "conteste totalement les faits qui lui sont reprochés", a indiqué son avocat.

Ce nouveau statut de mis en examen donne à Gérard Depardieu la possibilité de se défendre activement au cours de la procédure mais fait planer la menace d'un éventuel procès contre lui.

Des faits survenus en 2018

La jeune actrice d'une vingtaine d'années avait initialement déposé plainte en se rendant à la gendarmerie de Lambesc (Bouches-du-Rhône) peu de temps après les faits.

Sur procès-verbal, elle accusait l'acteur de deux viols et d'agressions sexuelles qui se seraient déroulés au domicile parisien de la star, un hôtel particulier du VIe arrondissement, les 7 et 13 août 2018.

Selon une source proche du dossier, l'acteur est un ami de la famille de la victime. "Il n'y avait absolument rien de professionnel là-dedans", a affirmé cette source, alors que la presse avait initialement évoqué une répétition de théâtre.

La procédure judiciaire contre l'acteur français avait été rapatriée à Paris.

Le 4 juin 2019, le ministère public avait toutefois classé sans suite ses neuf mois d'enquête préliminaire en expliquant que "les nombreuses investigations réalisées" n'avaient "pas permis de caractériser les infractions dénoncées dans tous leurs éléments constitutifs".

Une confrontation entre l'acteur et la jeune comédienne, jamais ébruitée jusqu'ici, avait notamment eu lieu dans les locaux de la police judiciaire parisienne, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.

La plaignante a ensuite obtenu mi-août 2020 la reprise de l'enquête via une plainte avec constitution de partie civile, un recours qui permet la désignation quasi automatique d'un juge pour relancer les investigations.

Contactée par l'AFP, l'avocate de la plaignante, Me Elodie Tuaillon-Hibon, a demandé que "l'intimité et la vie privée de (sa) cliente soient préservées".

(avec AFP)