Grève : pas de trêve pour Noël, des négociations en janvier

23 décembre 2019 à 7h55 par Arnaud Laurenti

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit tandis que le gouvernement doit annoncer ce lundi le calendrier des négociations prévues en janvier.

ALOUETTE
Crédit : B. Bougeard | Alouette

Dix-neuvième journée de grève dans les transports. Après un week-end de départ en vacances compliqué pour les voyageurs, le trafic SNCF est toujours perturbé, avec seulement 40% des TGV et TER en circulation, et un quart des Intercités.

Pas de trêve en vue

La suspension du mouvement n'est toujours pas au programme. Emmanuel Macron est sorti de son silence samedi depuis Abidjan pour rappeler aux grévistes qu'il est "bon de savoir faire trêve" et invoquer leur "esprit de responsabilité". Le Chef de l'Etat a par ailleurs annoncé qu'il renonçait par avance à sa future retraite d'ancien président de la République, et qu'il ne siègerait pas au Conseil Constitutionnel.

Le nouveau secrétaire d'Etat aux Retraites, Laurent Pietraszewski, a estimé dimanche que les propositions mises sur la table à la SNCF et la RATP - concernant la progressivité du recul de l'âge de départ ou le niveau des pensions - "doivent permettre de reprendre le travail". Sauf que la CGT-Cheminots et SUD-Rail, qui prévoient notamment des "actions" le 28 décembre, ainsi que la CFDT-Cheminots, ne sont pas de cet avis. Tout comme certains militants de l'Unsa ferroviaire, malgré l'appel à la "pause" de leur bureau fédéral.

Laurent Pietraszewski en première ligne

Le nouveau "Monsieur Retraites" du gouvernement doit présenter "lundi un programme et un calendrier de concertation", avec des réunions avec les partenaires sociaux début janvier, le projet étant attendu en conseil des ministres le 22. Il mènera des discussions sur "le minimum contributif et les transitions", le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, celles "sur la retraite progressive dans la fonction publique" et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, "celles sur l'emploi des seniors et la pénibilité".

Qualifiée d'"erreur historique" par Yves Veyrier, le numéro un de Force ouvrière, la réforme universelle "doit être écartée" car "le système actuel fonctionne déjà très bien". À défaut de pouvoir satisfaire la CGT et FO, qui appellent à une mobilisation le 9 janvier, il faudra lâcher du lest à l'attention des syndicats favorables à la réforme, CFTC, Unsa et CFDT. Or M. Pietrasezwski écarte d'emblée certaines de leurs revendications, comme la prise en compte de certains facteurs de pénibilité, dont le port de charges lourdes. "Visiblement, le patronat a réussi à convaincre le gouvernement pour que cette porte soit fermée", a réagi lundi sur RFI Laurent Escure, le secrétaire général de l'Unsa, qui "n'a pas dit son dernier mot".

Ligne rouge pour les réformistes, l'âge d'équilibre à 64 ans assorti d'un bonus-malus, voulu par le gouvernement à l'horizon 2027 pour redresser les comptes sans augmenter les cotisations, sera un point crucial des débats. D'autres options existent pour ne pas "punir les futurs retraités", estime Pascale Coton (CFTC).

(avec AFP)