Jouets non-conformes : le secteur alerte sur les risques des "marketplaces"

Publié : 17 juin 2020 à 12h25 par Arnaud Laurenti

Le secteur européen du jouet demande mercredi à l'UE d'être beaucoup plus sévère envers les places de marché sur internet, où de nombreux jeux en vente ne sont pas conformes en terme de sécurité selon une enquête.

ALOUETTE
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Sur près de 200 jouets sans marque achetés à des vendeurs tiers sur quatre "marketplaces" en Europe, "97% ne sont pas conformes à la Directive européenne relative à la sécurité des jouets et (que) 76% des jouets testés présentent des défauts qui les rendent dangereux pour les enfants dès l'âge de 6 mois", affirment dans un communiqué commun de la Fédération française des industries jouet et puériculture (FJP) et Toy industries of Europe (TIE).

Ces organisations s'appuient sur une étude réalisée par le groupe français d'inspection et de certification Bureau Veritas.

Présence de phtalates supérieure aux normes

Parmi les jouets testés, achetés à bas prix sur les plateformes Wish, AliExpress, Amazon et eBay, certains présentaient "un risque d'étouffement dû à de petites pièces qui se détachent facilement" ou "des niveaux de concentration de phtalates plusieurs centaines de fois supérieurs à la limite autorisée par l'UE", selon le communiqué.

Y figurent également "des pistolets dont les fléchettes peuvent blesser, des jouets en bois dont la ficelle est trop longue et avec laquelle l'enfant est susceptible de s'étrangler", détaille à l'AFP le directeur général de la FJP, Bruce Aiglehoux.

Or, les consommateurs se fournissent de plus en plus sur internet, et la crise sanitaire n'a fait que renforcer le phénomène.

Le commerce en ligne représentait déjà 28% du total des ventes de jouets en France en 2019 (+7% sur un an), mais "avec le Covid-19, nous avons vu une augmentation très forte" de ce canal de distribution, affirme à l'AFP Frédérique Tutt, experte du secteur pour le cabinet NPD.

Les "pure players", comme Amazon et Cdiscount, se taillent la plus grosse part (20%), suivis des commerces physiques qui vendent aussi en ligne (grands magasins, Fnac...).

Les révisions prévues en 2020 des réglementations européennes (la directive e-commerce de 2001 et la directive Sécurité Générale des produits-2001/95/UE) "ouvrent l'opportunité de définir de nouvelles obligations qui contraindraient les places de marché à faire plus pour prévenir, réagir et filtrer les activités des vendeurs tiers", affirment la FJP et TIE.

Les plateformes en ligne devraient ainsi pouvoir contrôler "si le fabricant a mené la procédure d'évaluation de la conformité appropriée et a établi une documentation technique conforme aux exigences imposées par l'UE".

(avec AFP)