L'ancien maire de La Faute-sur-Mer, condamné après Xynthia, maintient sa candidature aux municipales

21 février 2020 à 13h40 par Gabriel Macé

En Vendée, l'ancien maire de la Faute-sur-mer, René Marratier, condamné à deux ans de prison avec sursis lors du procès en appel de la tempête Xynthia, a annoncé ce vendredi maintenir sa candidature aux municipales, s'opposant à la préfecture de Vendée.

ALOUETTE
René Marratier a donné une conférence de presse ce vendredi, enregistrée en intégralité par nos conf

Dans un communiqué publié le 27 janvier, la préfecture avait indiqué qu'"une personne condamnée à une interdiction définitive d'exercer une fonction publique ne saurait valablement prétendre à exercer la fonction de maire ou des fonctions d'adjoint au maire qui impliquent d'exercer des missions d'agents de l'État".

Ce vendredi, lors d'une conférence de presse en présence de son avocat, M. Marratier a souhaité "rétablir la vérité".

Selon Maître Jean-Baptiste Chevalier, l'ancien élu peut légalement mener une liste car "il n'a pas été déclaré inéligible, il peut donc se présenter à l'élection municipale".

"Le code pénal prévoit que cette interdiction ne s'applique pas lorsque la personne exerce cette fonction publique en vertu d'un mandat électif", a-t-il fait valoir.

Un argument contesté par Laurent Huger, adversaire de René Marratier aux élections municipales des 15 et 22 mars. "Le maire a deux rôles, un mandat électif et agent de l'État (...) Demain, il peut être maire, mais le paradoxe, c'est qu'il ne pourra pas exercer la fonction d'agent de l'État ce qui serait une première en France ! Par exemple, si vous voulez vous marier à la Faute, le mariage serait illégal", a assuré M. Huger.

René Marratier, maire de La Faute-sur-mer de 1989 à 2014, a été condamné pour "homicides involontaires" en 2016 par la cour d'appel de Poitiers à deux ans de prison avec sursis, peine assortie d'une interdiction définitive d'exercer une fonction publique.

En première instance, en 2014, il avait été condamné à quatre ans de prison ferme. Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, 29 personnes ont péri noyées dans des lotissements de La Faute-sur-Mer. En tout, la tempête a fait 47 morts en France.

Le dimanche 1er mars, une commémoration est prévue à La-Faute-sur-mer, avec une marche silencieuse, dix ans après le passage de la tempête.

(Avec AFP)