L214 met en cause un élevage de poules vendéen et interpelle Panzani

31 mai 2017 à 9h22 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

L'association de d�fense des animaux L214 a d�nonc� mardi les conditions d'�levage de poules en batterie dans une exploitation en Vend�e, interpellant cette fois, davantage que l'�leveur, un de ses clients, le groupe agroalimentaire Panzani (filiale de l'espagnol Ebro Foods).

Dans une vid�o qu'elle indique avoir tourn�e ce mois-ci, L214, qui milite contre la maltraitance animale et la consommation de viande, montre des images d'un �levage propri�t� des Oeufs Geslin, dans la commune de Chauch� (Vend�e), et qui "d�tient pr�s de 160.000 poules en cages", dont 80.000 dans le b�timent film� par l'association.

L214 d�nonce, dans le communiqu� accompagnant la vid�o, "des animaux dans un �tat d�plorable et des conditions sanitaires ex�crables", des poules "extr�mement d�plum�es, des parasites grouillant sur les oeufs, des poules bless�es dans un �tat dramatique, des cadavres dans les cages, bloquant la circulation des oeufs".

"On demande au groupe Panzani de prendre ses responsabilit�s", a d�clar� � l'AFP Johanne Mielcarek, un des porte-parole de L214, en exhortant le groupe agroalimentaire � "s'engager � exclure les oeufs de poules en cage de leur produits alimentaires".

Selon elle, cet �levage fournit � Panzani des "ovoproduits", c'est-�-dire des produits � base d'oeufs, qui peuvent notamment servir dans la fabrication des p�tes.

- L'�leveur 'boulevers�' -

"Ces accusations de maltraitance et de n�gligence ne sont pas fond�es", a d�nonc� l'�leveur Beno�t Geslin, disant reconna�tre le mat�riel de l'entreprise sur la vid�o de L214, mais dont "les images, choquantes, ne sont pas du tout le reflet de l'�tat sanitaire de notre exploitation".

"Nous sommes tr�s boulevers�s, tr�s touch�s", a d�clar� Beno�t Geslin, qui a succ�d� � son p�re en janvier 2016 � la t�te de cette entreprise familiale et qui emploie 150 salari�s sur diff�rentes activit�s.

"On a un suivi tr�s rigoureux de notre cheptel", a-t-il ajout�. "Une inspection de routine la semaine derni�re n'a rien montr� de particulier", et "cet apr�s-midi une nouvelle inspection des services v�t�rinaires, probablement diligent�e par la pr�fecture, n'a r�v�l� aucun �cart", a assur� M. Geslin qui "attend avec impatience la remise du rapport officiel de cette inspection, mercredi ou jeudi matin".

Le ministre de l'Agriculture, Jacques M�zard, a demand� � la direction d�partementale de la protection des populations (DDPP) de Vend�e "de conduire rapidement des investigations pouss�es" de cet �levage "et de prendre toutes mesures administratives �ventuellement n�cessaires", selon un communiqu�.

Dans la matin�e, Lustucru frais, soci�t� du groupe Panzani et client d'Oeufs Geslin, a annonc� son intention de "r�aliser imm�diatement un audit sur les conditions d'�levage de la soci�t� Geslin", confi� � la soci�t� Bureau Veritas et de "suspendre tout approvisionnement aupr�s des oeufs Geslin dans l'attente des r�sultats" de cet audit.

"Nous avons aujourd'hui la certitude que nous n'avons jamais re�u de produit de l'�levage incrimin', a indiqu� de son c�t� � l'AFP Antonio Fortunato, directeur financier du groupe Panzani, qui a r�affirm� que "la soci�t� Lustucru frais va porter plainte pour diffusion de fausses informations".

- Menaces de plaintes -

L'�levage point� du doigt pr�sente, selon l'association, "des non-conformit�s avec la r�glementation imposant certains am�nagements dans les cages, comme la pr�sence de liti�res".

L214 a annonc� en cons�quence porter plainte contre l'�levage "pour maltraitance" aupr�s du tribunal de grande instance de La Roche-sur-Yon et compte organiser un rassemblement mardi soir, devant un centre commercial � Paris.

Interrog� par l'AFP, le procureur de La Roche-sur-Yon, Herv� Lollic, ne pouvait mardi confirmer le d�p�t de plainte.

Cette nouvelle campagne de L214 intervient quelques mois apr�s l'annonce par la fili�re fran�aise des poules pondeuses d'un objectif ambitieux: faire baisser l'�levage en cage en atteignant 50% d'�levage bio ou en plein air d'ici � 2022.

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(AFP)