La plus vieille carte d’Europe retrouvée dans le Finistère ?

7 avril 2021 à 9h56 par Marie PIRIOU

Des chercheurs viennent de mettre en évidence la plus ancienne carte d’Europe. Une carte découverte dans le Finistère, à Leuhan et qui date de 1900.

ALOUETTE
Crédit : Inrap

Des chercheurs de l’Inrap, de l’université de Bournemouth, du CNRS et de l’université de Bretagne Occidentale (UBO) viennent de mettre en évidence la plus ancienne carte en relief en Europe. Une carte qui est en réalité une dalle gravée de Saint-Bélec, découverte dans le Finistère (29), à Leuhan, en 1900, par Paul du Chatellier dans un tumulus et tombée dans l’oubli pendant un siècle. "Cette dalle ornée a été récemment redécouverte au musée d’Archéologie nationale (MAN) et a fait l’objet d’une importante étude qui permet de l’interpréter comme la plus ancienne représentation cartographique d’un territoire connue en Europe", précise l’Inrap dans un communiqué.

Une carte… en schiste qui a voyagé

La dalle est en schiste, de couleur gris-bleu, et mesure 2,20 m de longueur, pour 1,53 m de largeur et 0,16 m d’épaisseur. Elle formait une des parois d’un coffre funéraire. "En août 1900, la dalle est déplacée jusqu’au château de Kernuz, maison et musée privé de Paul du Chatellier (Pont-L’Abbé, Finistère). Le musée des Antiquités nationales (MAN) de Saint-Germain-en-Laye acquiert en 1924 cette importante collection. La dalle de Saint-Bélec est entreposée jusque dans les années 1990 dans une niche des douves du château. Elle est finalement retrouvée dans une cave du château en 2014." À partir de 2017, des recherches sont menées notamment des campagnes de relevés 3D haute résolution.

L’Odet représenté

La dalle comporte des signes inégalement répartis (cupules rondes et ovales, lignes droites ou courbes, carrés, cercles, ovales, motifs piriformes) formant une série de motifs complexes. Pour confirmer leur hypothèse, les chercheurs l’ont comparée à d’autres représentations similaires tirées de la Préhistoire européenne et de l’ethnographie (Touaregs, Papous, Aborigènes d’Australie…). Un travail de recherche montre que le territoire représenté sur la dalle correspondrait à une zone d’environ 30 km de long et 21 km de large, orientée selon un axe correspondant au cours de l’Odet. Le motif central, interprété comme symbole d’une enceinte permet d’émettre l’hypothèse qu’un territoire d’une communauté de l’âge du Bronze ait existé aux confins de trois sources (l’Odet, l’Isole et le Stêr Laër). La dalle de Saint-Bélec met en évidence le savoir cartographique des sociétés préhistoriques. Et elle devrait faire encore l’objet de quelques recherches...