Lactalis accusé de falsifier la qualité de ses produits par une société des Deux-Sèvres

24 octobre 2019 à 4h49 par Arnaud Laurenti

Une plainte a été déposée par la société Serval qui accuse l'entreprise mayennaise d'avoir falsifié la qualité des produits destinés à l'allaitement des animaux d'élevage.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Le parquet de Rennes a ouvert une information judiciaire visant Lactalis après une plainte déposée par l'un de ses clients, la société Serval, pour "escroquerie et falsification de denrées alimentaires".

Manipulation du produit pour augmenter les marges ?

La plainte avec constitution de partie civile a été déposée contre Lactalis Ingrédients fin mai 2018 par Serval, société spécialisée dans l'aliment d'allaitement pour veaux, agneaux et chevreaux, basée dans les Deux-Sèvres, pour "escroquerie, falsification de denrées alimentaires et tromperie sur la nature, l'espèce, l'origine, les qualités substantielles, la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises".

"Aux dires de Serval, la marchandise qui lui est livrée depuis plusieurs années est un lactosérum de mélange et non de vache. En outre, ce produit serait composé de lactosérum et de perméat, sous-produit laitier d'un taux de protéine nul et contenant une faible proportion de matière azotée non protéique, la principale étant l'urée", a indiqué à l'AFP le procureur de Rennes.

Selon Serval, cette manipulation expliquerait que le taux de protéine du produit n'atteigne que 11% alors qu'il aurait dû être de 13 à 14%. Cette méthode permettrait à Lactalis de s'assurer une marge très importante.

Interrogé par l'AFP, Lactalis a indiqué que ce litige était "purement commercial".

"En mars 2017, la société Serval a sollicité, sur un plan civil, la désignation d'un expert judiciaire portant sur la qualité du lactosérum vendu en 2016. Serval n'a pas répondu aux demandes de communication de pièces faites par l'expert judiciaire et a fait le choix de mettre un terme à l'expertise judiciaire qu'elle avait elle-même initiée préférant initier une procédure pénale", a précisé Lactalis.

Le groupe souligne par ailleurs que le procureur de la République n'avait "pas donné suite à la plainte de Serval" dans un premier temps, obligeant Serval à saisir un juge d'instruction.

"Le litige opposant Serval à Lactalis Ingrédients est purement commercial et Serval instrumentalise la justice pénale pour tenter de le régler à son profit", plaide Lactalis.

(avec AFP)