Le festival de BD d'Angoulême va distribuer ses prix

Ils sont dix dont deux femmes � pouvoir pr�tendre au Fauve d'Or du meilleur album de BD d�cern� samedi soir � Angoul�me, dans une ambiance plus sereine que l'an dernier quand la distribution des prix avait tourn� � la farce.

"La c�r�monie de remise des Fauves sera plus sobre", promet une porte-parole du comit� d'organisation. Cette c�r�monie doit d�buter � 19H00 au thÈtre d'Angoul�me.

L'an dernier, la c�r�monie avait �t� g�ch�e et jug�e "humiliante" par nombre d'auteurs et d'�diteurs apr�s une annonce de prix qui s'�tait av�r�e �tre un canular douteux.

Des auteurs avaient sinc�rement cru avoir �t� r�compens�s avant d'apprendre qu'il s'agissait d'une "blague". Outr�s, des �diteurs avaient menac� de boycotter le festival.

Le jury charg� d'attribuer le Fauve d'Or, la cons�cration supr�me pour un auteur de BD, doit se r�unir � huis clos � 12H00 pour ses ultimes d�lib�rations.

Pr�sid� par l'illustratrice britannique Posy Simmonds, 71 ans, et comprenant notamment Mathias Enard, prix Goncourt 2015, le jury de sept membres doit faire son choix parmi dix finalistes dont la Fran�aise Catherine Meurisse, une survivante de Charlie Hebdo, que beaucoup consid�re comme la favorite.

Livre lumineux sur la r�silience, son album "La l�g�ret' (Dargaud), bient�t adapt� au cin�ma, raconte l'histoire de sa lente renaissance apr�s ces �v�nements tragiques, dans lesquels sont morts ses amis dessinateurs.

Mais la dessinatrice aura face � elle des auteurs chevronn�s comme Martin Veyron ("Ce qu'il faut de terre � l'homme", Dargaud), Daniel Clowes ("Patience", Corn�lius) ou de nouveaux talents dont Mathieu Bablet ("Shangri-La", Ankama), N�jib ("Stupor Mundi", Gallimard BD), Antoine Marchalot ("Histoires cro�tes", Les Requins marteaux) ou encore �ric Lamb� et Philippe de Pierpont ("Paysage apr�s la bataille", Actes Sud/Fremok).

Une autre femme, la Sud-Cor�enne Ancco ("Mauvaises filles", Corn�lius) est �galement en lice pour le prestigieux prix ainsi que la mangaka japonais Minetar� Mochizuki ("Chiisakob�, tome 4", Le L�zard noir).

Lui aussi finaliste pour le Fauve d'Or, Emmanuel Guibert ("Martha et Alan, d'apr�s les souvenirs d'Alan Ingram Cope", L'Association) a d�j� re�u mercredi soir le prix Ren�-Goscinny du sc�nario pour l'ensemble de son oeuvre.

 

- cow-boy solitaire -

 

Au total, 66 albums, repr�sentant tous les genres, sont en lice pour les diff�rents prix du festival. Outre le Fauve d'Or, le grand jury doit d�cerner un prix sp�cial, le prix de la s�rie et le prix de la r�v�lation.

Il y aura �galement le prix du patrimoine, le prix du public-Cultura et le prix polar-SNCF. Le prix jeunesse a d�j� �t� attribu� jeudi au dessinateur Tebo pour "La jeunesse de Mickey" (Gl�nat), un album follement dr�le.

L'an dernier, c'est le dessinateur am�ricain Richard McGuire qui avait remport� le pr�cieux troph�e pour son roman graphique "Ici" (Gallimard).

Du c�t� du off, on attend en d�but d'apr�s-midi le prix "couilles-au-cul" r�compensant "le courage artistique" d'un auteur de BD.

Mais ce samedi sera surtout pour les festivaliers l'occasion de rencontrer leurs auteurs favoris et faire d�dicacer leurs albums.

Un peu esseul� dans les all�es des stands, le candidat �cologiste � la pr�sidentielle, Yannick Jadot, a pu mesurer vendredi son manque de notori�t� mais se r�jouissait de la jolie d�dicace que le dessinateur Jul lui a adress� sur un exemplaire de "La terre promise", le dernier Lucky Luke, le cow-boy solitaire.

Bain de foule en revanche pour Jean-Luc M�lenchon qui a confi� que sa BD pr�f�r�e �tait "Alix" le jeune gaulois au service de Rome.

Le candidat de la France insoumise a discut� pendant plus de deux heures, � huis clos, avec une dizaine d'auteurs et �diteurs qui ont pu lui faire part des probl�mes de leur profession.

"C'est quelqu'un qui est vraiment � l'�coute. Plut�t sympa et cool", a racont� ensuite � l'AFP Jean-David Morvan, sc�nariste de BD et auteur notamment d'un album sur Jaur�s.

Si l'ann�e 2016 a �t� une bonne ann�e pour la BD la grande majorit� des quelque 1.500 dessinateurs et sc�naristes ont toujours beaucoup de mal � vivre d�cemment de leur m�tier, selon le dernier rapport de l'Association des critiques de bande dessin�e (ACBD).