Le lait infantile Lactalis de retour dans les rayons

13 février 2019 à 13h29 par Rédaction Alouette

<p>Un peu plus de neuf mois après une contamination à la salmonelle de son site de Craon (Mayenne), le groupe Lactalis a été de nouveau autorisé à commercialiser la poudre de lait infantile produite dans cette usine, au grand dam des victimes et des associations.</p>

ALOUETTE

Un peu plus de neuf mois apr�s une contamination � la salmonelle de son site de Craon (Mayenne), le groupe Lactalis a �t� de nouveau autoris� � commercialiser la poudre de lait infantile produite dans cette usine, au grand dam des victimes et des associations.

"Le pr�fet de la Mayenne, en concertation avec le minist�re de l'Agriculture et de l'Alimentation, a autoris� ce jour la reprise de la commercialisation des poudres de lait infantile du site de Craon", a annonc� mardi le minist�re de l'Agriculture.

Cette d�cision a provoqu� la col�re de l'association des familles victimes du lait contamin� (AFVLCS) qui, dans un communiqu�, a stigmatis� "une trahison" et d�nonc� une "reprise pr�cipit�e".

Fin 2017, 36 nourrissons ont �t� atteints de salmonellose apr�s avoir bu du lait infantile des marques Picot et Milumel produit dans l'usine de Craon, un scandale sanitaire dont la gestion a �t� pilot�e au plus haut niveau de l'�tat.

"Le feu vert est imm�diat, dans le sens o� tout ce qui va �tre fabriqu� dans l'usine � partir de maintenant pourra �tre commercialis', a d�clar� � l'AFP Fany Molin, sous-directrice de la s�curit� sanitaire des aliments au minist�re de l'Agriculture.

S'ajoutent � cela les lots conditionn�s dans l'usine depuis le 4 juillet - date du red�marrage de l'activit� lait infantile - ainsi que la poudre de lait s�ch�e dans l'usine depuis le 31 juillet.

En revanche, la poudre s�ch�e sur le site entre ces deux dates "n'est pas autoris�e � �tre commercialis�e et Lactalis va la d�truire", a indiqu� Mme Molin.

Avant de donner leur accord, les services de l'�tat ont proc�d� � des inspections "pour v�rifier les locaux, pour v�rifier les proc�dures mises en place, pour v�rifier comment travaillent les op�rateurs, voir si tous les travaux qui avaient �t� annonc�s par Lactalis ont �t� mis en place", a indiqu� Mme Molin.

Les agents ont �galement proc�d� � des pr�l�vements d'�chantillons dans le lait en poudre et dans l'environnement de production, depuis le red�marrage de l'activit� lait infantile le 4 juillet mais aussi d�s le red�marrage de la production de poudre pour adultes le 28 mai: "Tous les r�sultats de ces analyses officielles n'ont jamais mis en �vidence de salmonelles", a affirm� Mme Molin.

Tout comme les autocontr�les r�alis�s par le groupe, selon un plan d'�chantillonnage "renforc� et valid� par l'Anses, pour d�tecter des contaminations tr�s ponctuelles des produits", a indiqu� Mme Molin, qui estime que "le risque est ma�tris'.

 

L'usine reste sous surveillance

"C'est une �tape importante que nous attendions, compte tenu de l'investissement r�alis� de plus de 10 millions d'euros sur le site de Craon", a comment� Michel Nalet, le porte-parole du groupe Lactalis, interrog� par l'AFP.

Le groupe s'est engag� � "continuer de collaborer et de communiquer sur l'ensemble des documents � transmettre � l'administration", a ajout� M. Nalet.

Il n'a gu�re le choix, � en croire le minist�re, qui indique que le pr�fet de Mayenne a "impos� une transmission r�guli�re de tous les r�sultats du plan d'autocontr�le � ses services, ainsi qu'une obligation d'information imm�diate de toute d�tection de salmonelle (produits finis et/ou environnement de production). Des inspections r�guli�res et inopin�es de l'entreprise sont �galement programm�es".

M�me avec ces pr�cautions, la d�cision a provoqu� la col�re de l'association de consommateurs Foodwatch, qui la juge "inacceptable".

"A ce jour, nous n'avons aucune garantie que les m�mes dysfonctionnements ne vont pas se reproduire. L'enqu�te judiciaire pr�liminaire est toujours en cours. Et les conclusions de la Commission d'enqu�te parlementaire n'ont m�me pas encore �t� prises en compte", a d�nonc� Karine Jacquemart, directrice de l'ONG qui a port� plainte en f�vrier dernier avec plusieurs parents pour exiger la totale transparence dans cette affaire.

Ces parents ont fait part de leur col�re, par la voix de Quentin Guillemain, pr�sident de l'association des familles touch�es: "L'opacit� est de mise sur cette affaire et seul le lobby Lactalis et ses soutiens semblent pouvoir influencer les d�cisions prises par l'�tat", a-t-il dit, cit� dans le communiqu� de l'association.

Les familles de l'association se disent "pr�tes � mener de nombreuses actions coup de poing � travers la France pour le boycott des produits commercialis�s", et pr�cisent qu'une rencontre avec le pr�fet de Mayenne est pr�vue le 25 septembre.

 

 

(avec AFP)