Le nouveau gouvernement dévoilé ce lundi

5 juillet 2020 à 13h11 par Arnaud Laurenti et Gabriel Macé

Emmanuel Macron et son Premier ministre Jean Castex poursuivaient dimanche leurs consultations avec "l'objectif de former un nouveau gouvernement pour lundi dans la journée", a annoncé l'Elysée.

ALOUETTE
Le palais de Matignon
Crédit : Archives

La composition du gouvernement devrait comprendre "une vingtaine de ministres et de ministres délégués", a précisé la présidence. Le gouvernement actuel compte 16 ministres et trois ministres délégués, avec 17 secrétaires d'Etat.

Selon un proche du chef de l'Etat, l'annonce devrait se faire "en deux temps", d'abord les ministres, puis les secrétaires d'État.

Un discours de Jean Castex mi-juillet

Jean Castex doit en outre recevoir lundi soir députés et sénateurs de la majorité, a indiqué une source parlementaire.

Après avoir annoncé sa déclaration de politique générale pour le milieu de semaine prochaine, le Premier ministre a tweeté dimanche qu'elle interviendrait "avant la mi-juillet".

"On ne peut pas perdre du temps à choisir des personnes. Et je ne tarderai pas non plus à clarifier mes intentions en prononçant mon discours de politique générale avant la mi-juillet", a tweeté le chef du gouvernement.

L'ex-ministre socialiste et ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal a assuré avoir été contactée samedi, ajoutant qu'une participation à ce gouvernement n'aurait de "sens" que si elle pouvait mener une politique "plus sociale, plus écologiste, plus démocratique". Une affirmation démentie par une source proche du chef de l'Etat.

La patronne des députés socialistes, Valérie Rabault, également contactée selon elle, a souligné que "la réponse est non", car "un débauchage ne constitue pas une politique". Et si des socialistes entraient au gouvernement, "ils s'inscriraient en dehors du parti", a-t-elle prévenu.

Chez Les Républicains, le vice-président Gilles Platret a aussi appelé à dire "non" à toute proposition, pour "ne pas se renier".

Le nouveau Premier ministre doit recevoir lundi soir députés et sénateurs de la majorité.

Viendra ensuite sa déclaration de politique générale. Après l'avoir prévue pour le milieu de semaine prochaine, il a tweeté dimanche qu'elle aurait lieu "avant la mi-juillet".

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a de son côté évoqué la possibilité d'un report "après le 14 juillet" et l'allocution d'Emmanuel Macron prévue autour de cette date.

A ceux qui le voient comme un simple exécutant, Jean Castex répond que le chef de l'Etat ne veut pas faire de lui "un subordonné voué aux tâches secondaires", et que sa "personnalité n'est pas soluble dans le terme de collaborateur". Et d'avertir qu'il ne croit "pas au consensus mou".

Pour François Bayrou, patron du MoDem, allié de la majorité, Jean Castex sera "un Premier ministre de premier plan" de par son "expérience".

L'ancien "Monsieur déconfinement", qui a fait sa première sortie officielle samedi dans une entreprise de haute technologie, souligne que "l'épidémie a changé la donne".

La France "se retrouve face à deux défis" : "la crise sanitaire" et "la reconstruction de notre économie et la protection des Français".

L'objectif n'est pas "simplement d'agir sur le court terme" pour "éviter le maximum de licenciements": il faut aussi regarder "comment on peut assurer le fondement d'une relocalisation, d'un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence" internationale en France, explique-t-il.

"L'écologie, c'est maintenant ou jamais" !

Jean Castex affirme aussi vouloir s'attaquer rapidement aux dossiers sensibles, comme celui des retraites, qui a donné lieu à des mois de conflit social. Il entend le régler "à court terme", avec, "a minima, un nouvel agenda social".

Quant au Ségur de la Santé, suspendu en fin de semaine faute d'accord avec les syndicats avant le remaniement, il souhaite le conclure "la semaine prochaine", alors qu'une enveloppe de sept milliards d'euros est sur la table pour les salaires des soignants.

Après la forte percée verte aux municipales, l'écologie n'est "pas une option" mais "une obligation", répète aussi Jean Castex, qui veut "accélérer" les décisions.

"Le temps est venu de faire un choix franc", a exhorté dimanche l'ex-ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte du gouvernement en 2018. "L'écologie, c'est maintenant ou jamais", car, accuse-t-il, "malgré les discours, l'Etat n'est toujours pas au rendez-vous de la transformation".

Chez les Verts, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot voit une "parfaite continuité entre Jean Castex et Edouard Philippe" qui, selon lui, "n'ont jamais marqué un quelconque intérêt pour le climat ou la biodiversité".

Le chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, juge lui "dangereux" d'avoir nommé "un libéral en béton armé qui croit que le marché va régler tous les problèmes".

(Avec AFP)