Léopole, étudiant à Tours, « Un sentiment d’injustice face à ce manque de libertés »

19 janvier 2021 à 8h24 par Bastien Bougeard

Les universités ont de nouveau dû fermer leurs portes pour tenter d’enrayer la propagation de la Covid-19. Léopole Darnault est étudiant à l’Université de Tours en 3e année de psychologie, il témoigne de ses difficultés au quotidien.

ALOUETTE
Crédit : Pixabay

Le deuxième confinement mis en place à la fin du mois d’octobre signifiait le retour des cours en distanciel pour des milliers d’étudiants en France. Entre la suspension des activités extra-scolaire, les sorties qui ne sont plus possible et dans certains cas la perte d'un emploi, des étudiants accusent le coup moralement. Léopole Darnault est étudiant en troisième année de psychologie à l’Université de Tours, il nous parle des ses difficulté.

Comment ça se passe pour toi depuis le mois d’octobre ?

C’est dur ! On pensait avoir un retour à la normale en présentiel, mais ce n’est toujours pas le cas, il y a une vraie perte de repères pour nous, mais aussi pour nos professeurs. C’est très compliqué pour tout le monde d’être en distanciel, d’autant plus dans une filière où l’on prône l’humain, c’est très décourageant. On tâche de trouver des solutions via les réseaux sociaux avec les autres étudiants pour échanger, mais le fait d’être seul de son côté est très démotivant.

Comment se sont passés tes partiels en décembre dernier ?

Très clairement, je n’ai pas du tout été motivé à réviser mes partiels parce que j’ai l’habitude de les réviser avec des amis, le manque d’échange avec les autres étudiants à cause du distanciel n’est vraiment pas évident, du coup je doute, mais j’ai bien travaillé et je pense que ça devrait aller.

As-tu réussi à te trouver un stage cette année ?

C’est très compliqué de trouver un stage, mais j’ai finalement réussi à en trouver un il y a peu pour le mois d’avril après avoir essuyé une dizaine de refus. Je pense que les gens vont moins chez les psychologues et que les psychologues eux-mêmes ont certainement peur qu’un étudiant, avec les stéréotypes qui vont avec, ne contaminent leurs patients ou ramènent de mauvaises ondes dans leurs cabinets, car beaucoup d’étudiants sont un peu anxieux actuellement.

Quelles sont les difficultés que tu rencontres dans ta vie de tous les jours ?

Ce n’est pas facile tous les jours, je vis seul entre quatre murs, je ne vois plus mes amis et je ne peux plus exercer mon sport qui est le rugby. Beaucoup de questions émergent face à la solitude, d’autant plus, quand tout comme moi, on est éloigné de sa famille. Mes semaines se résument à : manger, dormir et suivre mes cours, il n’y a plus rien autour, du coup, c’est extrêmement dur.

As-tu l’impression qu’on te vole un peu ta jeunesse ?

Au-delà de nous voler quelque chose, on nous prive réellement d’une partie de notre liberté en tant que jeunes. On a un sentiment d’injustice face à ce manque de libertés, on se fait voler, en quelque sorte, une partie de notre bien-être pour le bien-être des autres.