Les Fonderies du Poitou sauvées par le britannique Liberty House

7 mai 2019 à 8h13 par Rédaction Alouette

<p>La justice a tranché. Le projet de reprise des deux sites d'Ingrandes-sur-Vienne a été officiellement validé ce vendredi. Plus de 600 emplois devraient ainsi être maintenus sur les 800 que comptent les deux équipementiers automobiles.</p>

ALOUETTE

"a nous permet de voir l'avenir plus sereinement", Jean-Philippe Juin, d�l�gu� syndical CGT � Saint-Jean Industries n'a pas cach� son soulagement � l'issue de l'audience ce vendredi au tribunal de commerce de Lyon. Il esp�re maintenant que Liberty House "tienne ses engagements et diversifie l'activit�" aujourd'hui majoritairement " soumise au "diktat de Renault".

Plus de 600 emplois maintenus

La justice a valid� vendredi la reprise par le britannique Liberty House de deux �quipementiers automobiles de Vienne, Saint-Jean Industries Alu et Fonderies du Poitou.

Le tribunal de commerce de Lyon a valid� la reprise par le groupe anglo-indien, filiale m�tallurgie du conglom�rat GFG Alliance de l'industriel britannique Sanjeev Gupta, de l'usine de Saint-Jean Industries Alu, bas�e � Ingrandes-sur-Vienne, ouvrant ainsi la voie au maintien de plus de 600 des quelque 800 emplois sur place.

Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) doit dans la foul�e �tre mis en place. S'il est valid� la semaine prochaine, il permettra de sauvegarder 295 emplois des 331 que compte l'usine actuellement.

Liberty House a ensuite annonc� dans un communiqu� vendredi que le tribunal de commerce de Poitiers avait pour sa part valid� sa reprise d'une seconde usine, Fonderies du Poitou Fonte (FPF), mitoyenne de Saint-Jean Industries Alu.

Les deux unit�s, qui appartenaient autrefois � Renault et �taient jusqu'ici aux mains de deux propri�taires diff�rents, sont toutes deux en redressement judiciaire et emploient environ 800 personnes.

Pour FPF, Liberty House propose de reprendre 328 salari�s sur 401 actuellement, 73 postes faisant l'objet d'un plan de d�parts volontaires, avait indiqu� � l'AFP mercredi Fr�d�ric Vaucelle, secr�taire CGT du comit� social et �conomique.

Seul repreneur encore en lice, Liberty House avait sign� le 19 avril un accord avec Renault portant sur une garantie de volumes de commandes des quatre prochaines ann�es que Renault s'engage � tenir, et sur l'amiante pr�sente dans les deux sites.

Selon les syndicats, 95% de la production de Saint-Jean Industries Alu consiste en culasses pour Renault, tandis que le constructeur repr�sente 68% de la client�le de FPF dont la production de blocs moteurs est victime de la crise du diesel.

Les deux entreprises, selon le repreneur, "seront d�sormais connues sous le nom de Liberty Engineering Poitou, int�grant Liberty Aluminum Technologies Poitou, et Liberty Cast Products Poitou".

L'�tat s'engage � rester vigilant

Douglas Dawson, PDG de Liberty Industries, a salu� "un grand jour pour les entreprises et pour notre groupe", ces acquisitions "font partie int�grante de la strat�gie de GFG pour �tendre et diversifier sa pr�sence sur le march� fran�ais de l'automobile et continuer � mettre en �vidence son r�le d'acteur industriel majeur en France".

Cette double acquisition permet aussi � GFG "de mettre en oeuvre sa strat�gie d'acquisition d'actifs qui lui donnent une plate-forme pour assurer la croissance future des syst�mes de traction �cologiques, utilis�s dans les v�hicules �lectriques, qui n�cessiteront des quantit�s toujours plus importantes d'aluminium".

Malgr� le spectre du Brexit, Liberty House a multipli� r�cemment les acquisitions en France dont en d�cembre, aupr�s du g�ant anglo-australien Rio Tinto, de l'usine Aluminium Dunkerque, achat assorti d'un programme d'investissement de 55 millions de dollars.

Liberty a �galement acquis le fabricant de jantes AR Industries � Ch�teauroux (390 personnes) et en mars le carrossier Durisotti et ses sites de Sallaumines (Pas-de-Calais), Agen (Lot-et-Garonne) et Metz (Moselle).

"Le d�clin industriel de la France est tr�s clair, c'est le moment de r�industrialiser", avait expliqu� Sanjeev Gupta dans un entretien � l'AFP � Londres en f�vrier. Selon lui, les industries ont besoin "de technologies, d'une main d'oeuvre �duqu�e et qualifi�e plus accessibles dans les pays d�velopp�s (...) Je ne crois pas que le secteur industriel va plier bagage vers l'Orient", assurait-il.

Dans un communiqu�, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la secr�taire d'Etat Agn�s Pannier-Runacher, qui s'est rendue vendredi � Ingrandes-sur-Vienne, ont salu� le feu vert des tribunaux. Disant "compter d�sormais sur Liberty House", ils assurent qu'ils seront "particuli�rement vigilants � la bonne application des volets social et industriel du projet de reprise".

 

(Avec AFP)