Limoges: une institutrice accusée de maltraitance jugée en appel

31 mars 2016 à 7h57 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

Relax�e en premi�re instance, une institutrice et directrice d'�cole de Haute-Vienne �tait jug�e mercredi en appel pour violences morales et physiques sur une vingtaine de ses �l�ves de maternelle �g�s de 3 � 5 ans.

Le minist�re public a requis contre l'enseignante, toujours sous le coup d'une mesure de suspension conservatoire, une peine de 18 mois de prison avec sursis et l'interdiction � vie d'exercer une profession en lien avec des enfants. La d�cision a �t� mise en d�lib�r� au 27 mai.

Mettant en lumi�re "sa p�dagogie de la terreur", son comportement "g�n�rateur de violence" la pr�sidente Johanne Perrier et l'avocat g�n�ral Georges Borg n'ont pas fait ciller l'institutrice, qui a soutenu comme en premi�re instance �tre victime d'une "machination". "Ce n'est que mensonges et exag�rations", a-t-elle r�p�t�.

Mais le feu incessant de questions a permis d'�clairer la personnalit� de "ma�tresse Delphine", tels que l'appelaient les enfants, laissant entendre que brimades et humiliations contribuaient � pousser les enfants "� l'autonomie" et � "vaincre leurs peurs".

Une quinzaine d'avocats, une vingtaine de parties civiles, une quarantaines de parents et huit t�moins de l'entourage professionnel de l'institutrice ont racont� � la barre comment �taient "terroris�s" les enfants de la petite section de maternelle de l'�cole de Feytiat, pr�s de Limoges.

Six assistantes maternelles, au contact quotidien de l'institutrice de 49 ans, ont �voqu� des "hurlements", "cheveux tir�s", "claques", "tapes". "On ne savait pas quoi faire pour que �a s'arr�te, c'�tait tous les jours", a t�moign� l'une d'entre elles.

"Je n'avais jamais entendu au cours de ma carri�re des mots pareils dans la bouche d'une enseignante. Je suis de la vieille �cole, je suis pour la rigueur, mais l� c'�tait de la maltraitance", a d�clar� une assistante avec 30 ann�es d'exp�rience.

En janvier, le tribunal correctionnel de Limoges avait jug� qu'une partie des faits, ant�rieurs � 2012, �taient prescrits. Et pour la p�riode du 27 f�vrier 2012 � d�but 2015, il n'avait pas suivi le minist�re public, qui avait requis un an de prison avec sursis, consid�rant que les faits ne relevaient pas de violences physiques et morales commises par une personne ayant autorit� sur des mineurs de moins de 15 ans.

L'affaire avait �clat� au d�but de l'�t� 2015 quand des parents avaient constat� que le comportement de leurs enfants se d�gradait (peur irrationnelle, refus de manger, terreurs nocturnes, draps souill�s...). Ils avaient alert� la hi�rarchie de l'institutrice mais, en l'absence de sanctions disciplinaires, ils avaient port� plainte en f�vrier 2015.

 

juc-lab/ban/jag

(AFP)