Municipales : le PS gèle l'investiture du maire de Saint-Nazaire

10 août 2019 à 16h08 par Nicolas Mezil

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a confirmé ce samedi le gel de l'investiture du maire de Saint-Nazaire pour les municipales, mis en cause après les accusations de violences sexuelles contre un élu, dans une interview samedi au journal Presse-Océan.

ALOUETTE
Mairie de Saint-Nazaire
Crédit : Archives

"A ce stade, il est acté qu'il n'y a pas de possibilité d'accorder l'investiture socialiste au maire sortant" David Samzun, a déclaré Olivier Faure au journal Presse-Océan. "La situation sera gelée tant que des discussions ne seront pas engagées avec la ville et qu'un éclaircissement de la situation soit obtenu", a-t-il précisé.

La crise au conseil municipal depuis fin juin

Fin juin, la mairie socialiste était secouée par une grave crise après la démission de trois adjointes au maire faisant suite à des accusations de violences sexuelles contre un autre élu.

Le PS avait envoyé une délégation, composée de l'ancienne ministre aux Droits des femmes Laurence Rossignol, tandis que la procureure Sylvie Canovas-Lagarde avait ouvert une enquête du chef de viol pour des faits commis en 2014, révélés en juin par le "courrier d'une élue".

La victime présumée, Gaëlle Betlamini, avait quitté le conseil municipal mais n'avait pas porté plainte. En mai, l'adjoint aux Finances Martin Arnout, visé par les accusations de violences sexuelles, avait déposé plainte pour diffamation à l'encontre de la première adjointe de Saint-Nazaire.

La procureure avait classé les deux affaires sans suite, les investigations n'ayant pas permis "de caractériser les éléments constitutifs du viol".

"Protéger la parole des lanceurs d'alerte"

Le patron du PS estime que le premier édile aurait dû protéger les lanceurs d'alerte: "Il ne s'est apparemment pas posé la question de savoir comment il pouvait protéger la parole d'une victime éventuelle et celle de personnes, des élues en l'occurrence, qui ont joué le rôle de lanceurs d'alerte".

Sa gestion de crise lui est aussi reprochée. "Nous ne disons pas que le maire n'a rien fait (...) Mais la seule sanction prise l'a été à l'encontre des femmes qui ont été des lanceurs d'alerte et qui se sont vues signifier qu'elles ne figureraient pas sur la liste du maire sortant à l'occasion de la prochaine campagne municipale. Ça, ce n'est pas possible", estime M. Faure.

"On ne peut pas avoir applaudi l'émergence du mouvement MeToo et agir de manière à laisser perdurer un climat qui conduirait à ce que les femmes soient considérées comme des objets ou des proies. Il n'y a pas d'omerta au parti socialiste, il n'y en aura pas", assure-t-il.

(Avec AFP)