ND-des-Landes: les opposants à l'aéroport fixés vendredi sur leurs recours environnementaux

17 juillet 2015 à 6h54 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

La justice va-t-elle valider ou annuler les arr�t�s pr�fectoraux autorisant le d�but des travaux de l'a�roport de Notre-Dame-des-Landes, pr�s de Nantes ? Les opposants de ce projet contest� doivent �tre fix�s vendredi en milieu de journ�e.

Les principales associations oppos�es au transfert de l'actuel a�roport de Nantes-Atlantique vers le bocage de Notre-Dame-des-Landes, � une vingtaine de kilom�tres, avaient saisi le tribunal administratif de Nantes en f�vrier 2014 pour faire annuler quatre arr�t�s environnementaux pris par le pr�fet de Loire-Atlantique quelques semaines plus t�t.

Ces arr�t�s donnaient le feu vert au concessionnaire du futur site de 1.650 hectares, A�roports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci, pour d�truire les zones humides et pr�s de 100 esp�ces prot�g�es ou les d�placer, afin d'am�nager et exploiter la plateforme a�roportuaire ainsi que la desserte routi�re de l'a�roport, au m�pris selon les opposants de la r�glementation en vigueur en mati�re d'environnement.

Lors de l'audience, le 18 juin, le rapporteur public - dont l'avis est g�n�ralement suivi par les juges administratifs - a pr�conis� le rejet des 17 requ�tes �manant des principaux groupements d'opposants, mais aussi d'associations de protection de l'environnement, d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et de particuliers.

- 'Promesse' du gouvernement -

La d�cision du tribunal, qui ne devrait pas �tre connue avant la mi-journ�e selon les diff�rentes parties, intervient au lendemain d'un jugement sur un autre projet vivement contest�, la construction d'un Center Parcs � Roybon (Is�re), favorable � ses opposants.

"Les copains de Roybon ont eu gain de cause sur le principal, la loi sur l'eau. Mais nous sommes dans deux situations diff�rentes, les projets ne sont pas comparables", a r�agi Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association oppos�e � Notre-Dame-des-Landes.

Dans le cas du projet de Center Parcs, le tribunal administratif de Grenoble a suivi les pr�conisations du rapporteur public, qui critiquait les mesures pr�vues pour compenser les zones humides d�truites par la construction du village de vacances.

Ces mesures de compensation �cologique, indispensables au titre de la loi sur l'eau, sont �galement au coeur des recours des opposants au nouvel a�roport nantais, qui doit �tre construit dans une zone humide � 98%. Leur insuffisance avait �t� point�e du doigt dans deux rapports scientifiques, au printemps 2013 et en f�vrier.

Mais pour le rapporteur public, bien que "peu ordinaire", la m�thode propos�e dans le projet d'a�roport est "s�rieuse" et compatible avec la r�glementation.

Le magistrat avait par cons�quent demand� au tribunal de rejeter les requ�tes des opposants, soulevant par ailleurs des "raisons imp�ratives d'int�r�t public � l'am�nagement d'un nouvel a�roport", en raison de la saturation � venir de Nantes-Atlantique et des nuisances sonores cons�quentes dues au survol du centre-ville.

La validation par la justice de ces quatre arr�t�s environnementaux, ainsi que d'un cinqui�me, qui d�clarait d'utilit� publique les travaux d'am�nagement et de s�curisation des voies existantes autour du futur site, constituerait un nouveau revers pour les opposants, qui m�nent depuis le d�but des ann�es 2000 une intense bataille juridique pour obtenir l'abandon du projet, parall�lement � une occupation sur le terrain.

Alors que la plupart des proc�dures sont arriv�es � leur terme, les partisans du projet, �lus de droite comme de gauche, ont quant � eux somm� le gouvernement d'arr�ter de "tergiverser" en cas de validation des arr�t�s et exig� l'�vacuation imm�diate de la zone o� doit �tre construit l'a�roport, dont l'inauguration �tait initialement pr�vue en 2017.

Les travaux sont suspendus jusqu'� l'�puisement des recours juridiques, depuis un accord politique pass� apr�s la gr�ve de la faim de plusieurs opposants, au printemps 2012, et r�it�r� avant les municipales de mars 2014 entre le Parti socialiste et les �cologistes.

Alors que le Premier ministre, Manuel Valls, avait sugg�r� en d�cembre de "s'engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes" d�s la mi-2015, "apr�s la d�cision du tribunal administratif" sur ces recours environnementaux, les opposants ont appel� au "respect de la promesse" du gouvernement et de l'ex�cutif, en cas de rejet de leurs demandes.

asl/mcl/dar

(AFP)