Phoques décapités : deux pêcheurs écopent de 1.500 euros d'amende

26 novembre 2020 à 8h29 par Marie PIRIOU

Deux marins-pêcheurs de Concarneau étaient poursuivis dans l’affaire des phoques retrouvés décapités à Trégunc et Concarneau. Ils ont écopé chacun de 1.500 euros d'amende.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Début 2019, une tête de phoque gris avait été retrouvée, tranchée et attachée à un cordage, à l’entrée du port de Concarneau. Le corps de l’animal avait été découvert quelques semaines plus tard. Puis un second phoque, toujours sans tête, avait été retrouvé sur une plage de Trégunc.

Un appel à témoins avait été lancé. L’association Sea Shepherd avait même promis une récompense de 10.000 euros pour toute information permettant d’identifier les auteurs des faits.

"J'ai voulu garder un souvenir"

Finalement un patron pêcheur et un marin avaient été interpellés en mai 2019. Ils auraient pêché accidentellement plusieurs phoques et le marin, âgé de 37 ans, a reconnu en avoir décapité deux. Il a conservé les têtes pour les naturaliser, autrement dit pour les empailler. "Je suis désolé, je regrette. Je ne savais pas, à l'époque, que les phoques étaient des espèces protégées. J'ai voulu garder un souvenir", avait-il expliqué lors du procès le 12 octobre dernier. Il était poursuivi pour destruction, détention, transport et naturalisation d'une espèce protégée. Le capitaine du bateau était lui jugé pour non-déclaration de pêches accidentelles et complicité de destruction et de transport d'espèces protégées. Contrairement à ce qu’avait précisé le marin, il nie toute participation et il avait expliqué ne pas être au courant que les pêches accidentelles doivent être déclarées.

Nouvelle audience en juin 2021

Le parquet avait requis à leur encontre des amendes de 5.000 euros chacun, ne prenant pas en compte la destruction car selon lui, les phoques avaient été remontés morts à bord du bateau. Finalement, le tribunal les a condamnés ce jeudi à 1.500 euros d'amende chacun. Les réquisitions avaient été jugées "extrêmement faibles" par l’avocat de l’ONG Sea Sheperd. "Tant qu'on minimisera la gravité de ce genre de faits on n'avancera pas", avait-il estimé. Neuf associations de protection des animaux s'étaient portées parties civiles dans ce procès. Une audience est d'ailleurs programmée le 22 juin 2021 concernant les dommages et intérêts demandés par les parties civiles.