Près de 200 actions d'éleveurs en colère dans le grand Ouest (préfecture)

22 juin 2015 à 9h04 par Rédaction Alouette

<p>Les éleveurs mécontents s'en sont pris à la grande distribution dans la nuit de dimanche à lundi dans le grand Ouest, versant des tonnes de déchets devant les accès de nombreux centres commerciaux afin d'exiger l'augmentation du prix d'achat de leurs produits.</p>

ALOUETTE

Les �leveurs m�contents s'en sont pris � la grande distribution dans la nuit de dimanche � lundi dans le grand Ouest, versant des tonnes de d�chets devant les acc�s de nombreux centres commerciaux afin d'exiger l'augmentation du prix d'achat de leurs produits.

L'op�ration, prise � l'initiative des Jeunes agriculteurs (JA), touche la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire, a dit � l'AFP David Bourdin, pr�sident des JA de la Sarthe.

Pr�s d'une cinquantaine de grandes surfaces devaient �tre vis�es pendant la nuit dans ce seul d�partement, a-t-il pr�cis�. Selon lui, pr�s de 200 enseignes soient pourraient �tre "visit�es" dans l'ensemble des Pays de la Loire, et jusqu'� 700 dans le grand Ouest.

Selon la pr�fecture de Bretagne, qui a comp�tence sur la zone Ouest, ces mouvements de protestation regroupant des producteurs porcins, bovins et laitiers, qui n'ont entra�n� aucun d�g�t, se sont sold�s principalement par des "entraves � la circulation", avec au total 192 sites vis�s, selon un bilan r�alis� lundi matin.

74 actions ont �t� r�pertori�es dans les Pays de la Loire, principalement en Sarthe (30 actions) et en Vend�e (28 actions), ou encore 47 en Bretagne, majoritairement en Ille-et-Vilaine (30 actions).

En Normandie, une cinquantaine de sites ont �t� pris pour cible en Basse-Normandie, et 21 en Haute-Normandie.

"La situation est catastrophique dans le grand Ouest. Ca fait des mois qu'on vend � perte", a-t-il d�clar�, d�non�ant "la pression de la grande distribution" sur les prix vers�s aux producteurs, particuli�rement pour le lait, le porc et le boeuf.

"Dans le lait, certains producteurs vendent leur litre � 26 centimes alors que le prix de revient atteint au moins 34 centimes", a ajout� M. Bourdin.

A Ch�teaubourg (Ille-et-Vilaine), une commune situ�e � une vingtaine de kilom�tres � l'est de Rennes, les agriculteurs ont d�vers� huit remorques de d�bris en tout genre -- pneus, palettes, gravats, fumier -- devant l'acc�s des livraisons d'un supermarch� Leader Price, avant d'interdire l'acc�s au parking, sous l'oeil des gendarmes.

"Partagez vos marges pour sauver l'�levage", ont �crit les manifestants � la peinture rouge � l'entr�e du parking.

Quatre autres bennes ont �t� vid�es devant un magasin Super U.

Dans l'agglom�ration de Caen, des hypermarch�s Carrefour et Leclerc ont �galement �t� vis�s, a constat� un photographe de l'AFP.

"Si on ne fait rien, l'�levage va dispara�tre de nos r�gions", a dit un manifestant � Ch�teaubourg. "On arrive � un stade o� l'agriculteur n'arrive plus � vivre de son m�tier."

Selon lui, les enseignes de la grande distribution se battent entre elles pour pratiquer les prix les plus bas possibles, mais cette guerre risque de faire dispara�tre les �leveurs et de se retourner contre les distributeurs qui ne trouveront plus de fournisseurs locaux.

Les �leveurs s'en sont pris ponctuellement aux grandes surfaces ces derni�res semaines dans le grand Ouest mais c'est la premi�re fois qu'ils agissent simultan�ment dans l'ensemble de la r�gion.

"C'est le plus fort mouvement de col�re depuis une dizaine d'ann�es", a dit l'agriculteur de Ch�teaubourg.

ct-bar-gvy/DS

 

 

(AFP)