Renault : le plan d'économies prévoirait 5.000 postes supprimés en France

27 mai 2020 à 7h05 par Nicolas Mezil

Renault prévoit de supprimer 5.000 postes en France d'ici à 2024, principalement par des départs à la retraite non remplacés, dans le cadre du plan d'économies de deux milliards d'euros que le constructeur automobile présentera vendredi, affirme ce mardi soir Le Figaro.

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Contacté par l'AFP mardi soir, Renault n'a pas souhaité commenter ces informations. Selon les derniers chiffres disponibles, la société emploie en France quelque 48.000 personnes, 27% de ses effectifs globaux. Les suppressions, si elles se confirmaient, représenteraient donc plus de 10% de la main-d'oeuvre française du groupe au Losange.

"Le risque de la disparition de Renault demain"

Alors que plusieurs sites du constructeur en France sont menacés selon des informations de presse, "Renault a donné des gages sur le maintien en France d'activités à valeur ajoutée comme l'assemblage, à Cléon, d'un nouveau moteur électrique destiné aux trois partenaires de l'Alliance (Renault, Nissan, Mitsubishi), mais aussi le rapatriement à Douai de l'assemblage de véhicules qui avait lieu hors de France", selon Le Figaro.

Le constructeur pourrait aussi généraliser le travail à distance pour ses activités de conception, afin de réduire ses coûts, explique le journal.

"Refuser la transformation maintenant, c'est courir le risque de la disparition de Renault demain", a déclaré mardi soir le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, interrogé au sujet de ces informations.

"Les fermetures de sites, ça ne peut être que la toute dernière extrémité", a-t-il ajouté, affirmant que l'Etat serait "exigeant" sur les conditions dans lesquelles sera accordé le prêt garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros promis au constructeur.

Un plan d’économies de deux milliards d’euros

Renault doit dévoiler vendredi les contours d'un plan d'économies de deux milliards d'euros, annoncé en février. Le groupe au losange traverse une mauvaise passe : après avoir enregistré en 2019 sa première perte nette en dix ans, il s'est vu encore fragilisé par la crise du coronavirus.

Ces informations ont été dévoilées au moment où le président de la République présentait un plan d'aide massif au secteur de l'automobile depuis l'usine Valeo d'Etaples (Pas-de-Calais).

Concernant Renault, Emmanuel Macron a réclamé que "l'ensemble des salariés (des sites) de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir" au sein du groupe et annoncé des négociations dès lundi avec la direction, les syndicats et les élus locaux. Mais, en revanche, pas un mot à propos de la Fonderie de Bretagne, dans le Morbihan, à Caudan, provoquant la colère des salariés, dont une partie bloque les accès au site depuis lundi. Selon Le Figaro, Renault chercherait un repreneur pour la Fonderie de Bretagne.

 

(Avec AFP)