Réouverture des lieux de culte au 1er décembre sous conditions

17 novembre 2020 à 7h38 par Arnaud Laurenti

Le gouvernement a prudemment donné son accord lundi à une reprise des cérémonies religieuses avec public à partir du 1er décembre mais à deux conditions : le respect d'un nouveau protocole sanitaire au sein des lieux de culte et une évolution favorable de la situation épidémiologique.

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Crédit : Pixabay

C'est ce qui découle d'une rencontre, en visioconférence, entre responsables catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes et le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Impératif sanitaire"

Le gouvernement a tout d'abord coupé court aux revendications d'une partie (minoritaire) de catholiques qui se sont rassemblés devant les parvis d'églises de plusieurs villes de France ce week-end pour réclamer une levée immédiate de l'interdiction.

"Les règles qui restreignent temporairement, dans le cadre du confinement, la célébration collective du culte demeurent en vigueur", a ainsi rappelé Matignon dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, en faisant valoir "l'impératif sanitaire".

Assouplissement sous conditions

Depuis le début du reconfinement, les lieux de culte peuvent rester ouverts mais les cérémonies avec public sont interdites, à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes, une mesure qui avait été confirmée le 7 novembre par le Conseil d'Etat.

Pour autant, le Premier ministre est "prêt à envisager un assouplissement du régime" actuel à partir du 1er décembre, a relaté à l'AFP Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF).

Ce que Matignon a confirmé dans un communiqué, sous conditions.

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur "ont insisté sur la nécessité de travailler dès à présent à l'adaptation des règles qui permettront la reprise de l'exercice des cultes, dès que les conditions sanitaires le permettront", selon un communiqué.

Autre réserve : l'adoption d'un nouveau protocole que Gérald Darmanin doit travailler avec tous les responsables cultes, et qui doit être précisé "sous huit à dix jours", a précisé le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly.

Effort national

Comme en mai au moment du déconfinement dans les églises, temples, synagogues, mosquées, ce texte donnera des "précisions sur les procédures de reprises : le nombre de mètres carrés autour d'un fidèle, la jauge, mais aussi la possibilité de vivre des activités autres que la célébration du culte, comme les réunions d'églises, les conseils de paroisse, la catéchèse", a-t-il ajouté.

La CEF a pour sa part déjà transmis une proposition de protocole : occupation "d'un tiers" d'une église par exemple, et "4 m2" autour d'un fidèle, a précisé Eric de Moulins-Beaufort, selon lequel on peut aussi "renoncer aux chants".

L'épiscopat catholique a dit "mesurer l'impatience de beaucoup de fidèles", tout en soulignant que "l'Eglise participe de l'effort national de lutte contre l'épidémie".

"Le temps de l'Avent sera un temps normal", a espéré M. Clavairoly, ajoutant qu'"à la mi-décembre, on pourra voir ce qu'il est possible de faire à Noël".

"Je sais les difficultés et les contraintes qui s'imposent aujourd'hui aux croyants", a déclaré Jean Castex peu après la rencontre sur son compte Twitter.

(avec AFP)