Rugy élu président d'une Assemblée nationale "profondément renouvelée"

28 juin 2017 à 5h41 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

Fran�ois de Rugy, 43 ans, ex-�cologiste pass� � la R�publique en marche (REM), a �t� tr�s largement �lu mardi par les d�put�s 13e pr�sident de l'Assembl�e nationale de la Ve R�publique, devan�ant quatre candidats dont trois femmes.

Visiblement �mu, le d�put� de Loire-Atlantique depuis 2007, qui l'a emport� par 353 voix, a aussit�t �t� salu� par une longue standing ovation, mais boud� par quelques d�put�s, dont des Insoumis.

Depuis le perchoir, il a insist� sur "le d�fi particulier qui est le n�tre" vu l'ampleur de l'abstention, et d�roul� son programme de modernisation de l'institution, dont l'h�micycle "ne doit pas �tre un lieu de provocations et d'anath�mes".

Et de lancer: "dans cet h�micycle profond�ment renouvel�, dans ses visages comme dans sa g�ographie politique, la v�rit� ne si�gera ni d'un c�t� ni de l'autre" mais "na�tra du d�bat et de la volont� d'agir".

Il a re�u les f�licitations du pr�sident du S�nat G�rard Larcher (LR). "Ensemble, mettons-nous au travail pour r�concilier les Fran�ais avec le Parlement", lui a-t-il tweet�.

Parti le premier en campagne, l'ancien candidat � la primaire PS �largie avait mis en avant son exp�rience d'ancien copr�sident des �lus �cologistes et vice-pr�sident de l'Assembl�e.

Il est l'un des plus jeunes locataires de l'H�tel de Lassay, ayant le m�me �ge que Jacques Chaban-Delmas � son entr�e en fonction, et deux ans de plus que Laurent Fabius.

Face � lui, Jean-Charles Taugourdeau (LR) a obtenu 94 voix, Laure de La Raudi�re (LR "constructifs") 34, Laurence Dumont ("Nouvelle Gauche", ex-groupe PS) 32, et Caroline Fiat (LFI soutenue par les communistes) 30.

Les d�s �taient jet�s d�s la matin�e, lorsque M. de Rugy avait �t� choisi comme candidat du groupe REM, l'emportant d�s le premier tour face � deux ex-socialistes, Sophie Errante et Brigitte Bourguignon, et un ex-UDI, Philippe Folliot.

 

- Remise en jeu � mi-mandat -

 

 

Ce choix d'un homme avait pouss� d'autres groupes � pr�senter des candidates pour pr�sider une Assembl�e f�minis�e � pr�s de 39% - un record. Aucune femme n'a occup� la fonction jusqu'alors.

Brigitte Bourguignon s'est cependant dite "dÈue pour les femmes", ajoutant : "nous avons peut-�tre rat� un moment important".

Le perchoir et tous les autres postes � responsabilit� de REM � l'Assembl�e seront cependant remis en jeu � mi-mandat, dans deux ans et demi.

Apr�s le coup d'envoi officiel en d�but d'apr�s-midi de la XVe l�gislature par le doyen d'�ge, Bernard Brochand (LR), 79 ans, les d�put�s se sont succ�d� pr�s d'une heure pour voter � bulletin secret dans une urne � la tribune, dans une ambiance courtoise.

Assis par ordre alphab�tique, les nouveaux - 424 �lus sur 577 n'ont jamais �t� d�put�s - ont c�toy� les anciens. Sc�ne inhabituelle, la pr�sidente du FN et �lue du Pas-de-Calais Marine Le Pen a notamment serr� la main de Jean-Luc M�lenchon.

Certains Insoumis sont venus sans cravate, par rejet des "codes vestimentaires impos�s", tandis que le d�put� de Polyn�sie Moetai Brotherson a mis veste et cravate par-dessus son costume traditionnel lavalava.

Le suspense avait pris fin plus t�t pour le nombre des groupes politiques composant l'Assembl�e: ils seront sept, contre six au d�marrage de la pr�c�dente l�gislature, ce qui �tait d�j� un record sous la Ve R�publique.

Faute de pouvoir s'entendre "politiquement" avec les trois d�put�s nationalistes corses, Olivier Falorni (divers gauche) a renonc� � constituer un huiti�me groupe.

Les groupes ont achev� mardi de d�signer leurs chefs de file, tous masculins. Sans surprise, M. M�lenchon emm�nera les Insoumis et un bin�me les "constructifs" R�publicains, UDI et Ind�pendants, avec Franck Riester (LR) et St�phane Demilly (UDI). Andr� Chassaigne a �t� reconduit � la t�te des communistes.

Donnant le ton de combats futurs, Insoumis et communistes se sont rendus � la mi-journ�e � un rassemblement proche du Palais Bourbon contre la nouvelle loi travail.

Au menu du reste de la semaine, la r�partition des postes, notamment huit pr�sidences de commission.

�douard Philippe fera mardi sa d�claration de politique g�n�rale, suivie d'un vote de confiance qui pourrait r�veiller des divergences dans quelques groupes.

Manuel Valls a indiqu� qu'il voterait la confiance. L'ancien Premier ministre a annonc� avec fracas qu'il quittait le PS et s'apparentait au groupe du parti pr�sidentiel. "Je quitte le Parti socialiste, ou le Parti socialiste me quitte", a-t-il l�ch�.

Il n'est pas exclu qu'Emmanuel Macron pr�c�de le Premier ministre, avec une intervention d�s lundi devant le Congr�s au ch�teau de Versailles.

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(AFP)