Sécheresse : la Haute-Vienne en situation de crise renforcée

30 juillet 2020 à 15h05 par Thierry Matonnat

Dix jours après avoir placé le département de la Haute-Vienne en situation de crise sécheresse, le préfet prend un nouvel arrêté renforçant les restrictions d'usage de l'eau.

ALOUETTE
Les pluviomètres sont à sec
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Déficit de précipitations de près de 90%

Le mois de juillet 2020 est le deuxième mois de juillet le plus sec depuis 1959 (après 2016) avec un déficit de précipitations de près de 90 % par rapport à une année moyenne.

Dans un communiqué la préfecture indique que "Les températures caniculaires de la fin du mois accentuent les phénomènes d’évaporation. Le niveau des eaux souterraines est en baisse généralisée et l’indice d’humidité des sols tend inéluctablement vers des valeurs plancher. S’ajoute à ces constats, l’absence de pluie significative susceptible d’inverser la tendance dans les prochains jours."

Un arrêté de crise renforcée

Dans ces conditions, le préfet a décidé de prendre un arrêté de crise renforcée durcissant les restrictions des usages de l’eau sur l’ensemble du département.
Sont interdits :
• l’arrosage des espaces publics ou privés tels que pelouses, terrains de sports de toutes natures, espaces verts, jardins d’agrément ou potagers, jardinières, balconnières ou bandes fleuries. L’arrosage demeure autorisé de 20 h à 8 h uniquement si l’eau est issue d’un système de récupération d’eau de pluie ;
• le lavage des véhicules publics ou privés, hors stations de lavage spécialisées avec circuit de recyclage, sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (véhicules sanitaires, alimentaires ou transport de bétail) ou technique (bétonnière…) ;
• la vidange et le remplissage des piscines (hors remise à niveau) à usage privatif y compris les piscines gonflables ou démontables. Seul est autorisé le renouvellement d’eau pour des impératifs sanitaires des piscines ouvertes au public ;
• le lavage des trottoirs et voies publiques, hors impératifs sanitaires ;
• le lavage des terrasses, toitures, ou autres éléments immobiliers ;
• les prélèvements dans le milieu hydrographique (eaux superficielles et souterraines), à l’exception des usages prioritaires qui correspondent aux prélèvements destinés à la production en eau potable, à l’abreuvement des animaux et à la défense incendie ainsi que les prélèvements satisfaisants les besoins en eau d’activités professionnelles de productions horticoles, maraîchères et arboricoles ainsi que ceux sur les plans d’eau à usage d’irrigation reconnus par l’administration en gestion déconnectée du réseau hydrographique, limités dans une plage horaire comprise entre 20 h et 8 h ; 
• la manœuvre des vannes des seuils et barrages, à l’exception des barrages
hydroélectriques EDF ;
• le remplissage et la vidange des plans d’eau, hors retenues hydroélectriques EDF ;
• les pêches électriques à l’exception des pêches de sauvetage.

Des contrôles

Devant cette situation, au-delà du respect stricts des mesures de restrictions, il appartient à chacun et chacune, particulier, collectivité, entreprise, exploitant agricole d’adopter des pratiques économes en eau en évitant ou limitant l’exercice d’activités non essentielles.
Les différents services exerçant les missions de police de l’eau et les forces de l’ordre exerceront des contrôles spécifiques afin de faire respecter ces mesures de restriction.