Ségolène Royal ne sera bientôt plus ambassadrice des pôles

15 janvier 2020 à 7h21 par Fabienne Lacroix

L’ancienne ministre de la transition écologique publie ce mercredi sur sa page Facebook la lettre officielle officialisant son prochain licenciement, qui sera validé le 24 janvier.

ALOUETTE
Ségolène Royal avait été nommée ambassadrice des pôles en septembre 2017.
Crédit : pixabay

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal s'estime licenciée de ses fonctions d'ambassadrice des pôles, l'exécutif la sommant de taire ses critiques et envisageant de "mettre fin" à son rôle.

"Il est envisagé de mettre fin à vos fonctions au regard de vos récentes prises de parole publiques, qui mettent en cause la politique du gouvernement à la mise en oeuvre de laquelle, en votre qualité d'ambassadrice (...) vous êtes étroitement associée", ont écrit le 7 janvier à Mme Royal les deux secrétaires généraux du Quai d'Orsay, François Delattre et Emilie Piette, lui rappelant son "devoir de réserve".

"Un prochain Conseil des ministres pourrait examiner le projet de décret mettant fin à vos fonctions d'ambassadrice", ajoute la lettre dont le Canard enchaîné a publié des extraits et que Mme Royal a elle-même publiée mardi sur sa page Facebook.

Pour l’ancienne présidente de l’ex-région Poitou-Charentes, ce licenciement est déjà effectif. De plus, elle estime qu’il n’y a pas eu d’entretien préalable.

Déclarations très critiques

Entre l'ambassadrice des pôles et l'exécutif, cela faisait des semaines que le feu couvait. En cause: les vives critiques de l'ex-ministre socialiste envers la politique sociale du gouvernement, Ségolène Royal n'hésitant pas à fustiger "l'égo machiste" de l'exécutif sur la réforme des retraites. Ou encore, en allusion aux gilets jaunes, à parler de "désordre" ou de "sentiment d'abandon absolument réel" chez les Français, qui "ne comprennent plus la cohérence des réformes tous azimuts".

Retraites, mais aussi écologie, hôpital, pension du chef de l'Etat (Emmanuel Macron ayant annoncé renoncer à sa retraite de président): Les critiques de Mme Royal fusent depuis son compte Twitter ou dans ses interviews. "Ce qui pèche, aujourd'hui, c'est la concentration du pouvoir entre les mains de quelques-uns qui décident pour 60 millions de Français", assénait-elle récemment, en dénonçant "l'ego machiste" de l'exécutif".

Trop, c'est trop, semble avoir répondu le gouvernement. Mme Royal "critique le gouvernement très fortement depuis quelques semaines, est-ce que c'est bien compatible avec un poste d'ambassadeur qui appelle une certaine réserve? On peut se demander", a tonné le 10 janvier la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, trois jours après l'envoi de la lettre ministérielle.

La mise en cause de Ségolène Royal a débuté par des soupçons émis par deux députés UDI et LREM, l'accusant d'utiliser l'enveloppe allouée pour ses frais d'ambassadrice à des fins personnelles, par exemple pour la promotion de son livre fin 2019. L'intéressée s’était défendue en pointant que son travail d'ambassadrice était "bénévole".

(avec AFP)