Tours : des travaux d'intérêt général requis pour avoir menacé Edouard Philippe
5 février 2021 à 6h31 par Bastien Bougeard
Un homme qui avait posté un commentaire jugé comme menaçant comparaissait devant le tribunal de Tours ce 4 février. La décision a été mise en délibéré.
Le parquet de Tours a requis 70 heures de travaux d'intérêt général à l'encontre d'un sympathisant "gilet jaune", qui comparaissait le 4 février devant le tribunal correctionnel pour avoir menacé Edouard Philippe, alors Premier ministre, sur les réseaux sociaux. "Quelqu'un te chopera tôt ou tard, c'est certain", avait écrit le prévenu sur Facebook le 29 février 2020, sous une vidéo de l'ancien Premier ministre qui annonçait le recours à l'article 49.3 pour faire passer le projet de loi sur la réforme des retraites.
Un ras-le-bol pour le prévenu
L'homme, âgé de 42 ans, était poursuivi pour "menace de commettre un crime ou un délit à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique", après une plainte du cabinet du Premier ministre."Ça ne fait aucun doute, ce sont des menaces. Tous les mots ont un poids, on ne s'adresse pas au Premier ministre comme à ses amis du café du commerce. D'autre part, votre commentaire aurait pu être incitatif", a lancé au prévenu le substitut du procureur de la République de Tours, David Arnault.
Perquisitionné en novembre 2020
Ce sympathisant des "gilets jaunes" père de deux enfants, sans emploi, qui bénéficie d'une reconnaissance d'adulte handicapé, a avoué être l'auteur de ce commentaire, évoquant "un ras-le-bol". "C'était l'expression d'une colère, d'une expression politique, mais en rien une menace", s'est défendu le prévenu, qui avait fait l'objet d'une perquisition à son domicile d'Indre-et-Loire en novembre 2020.
Décision le 8 février
"Je n'aurais d'ailleurs jamais tenu ces propos si j'avais rencontré Edouard Philippe", a-t-il ajouté pendant l'audience. Son avocate, Me Laura Izemmour a ainsi plaidé la relaxe estimant que "l'infraction n'était pas caractérisée". Son client n'avait "aucunement eu l'intention de troubler la tranquillité du Premier ministre", a-t-elle expliqué. Le jugement a été mis en délibéré au 8 février.
(avec AFP)