Tours : un octogénaire se réveille alors qu’il se croyait mort

11 septembre 2020 à 7h07 par Bastien Bougeard

Le parquet de Tours a mis en examen un médecin et une infirmière pour des faits d’empoisonnement avec préméditation et abus de faiblesse. Ils auraient promis à un homme de 82 ans à mourir.

ALOUETTE
Le service réanimation de Bretonneau a signalé le décès suspect d'un homme de 82 ans après des parol
Crédit : Google Streetview

C’est une affaire rocambolesque dévoilée par Le Parisien ce 11 septembre. Un médecin tourangeau a été mis en examen pour empoisonnement, tout comme une infirmière, mis en examen pour des faits d’abus de faiblesse et administration de substance nuisible.

Les suspects lui avaient promis de l’aider à mourir

Il faut remonter en 2019. Le 19 octobre, un médecin généraliste appelle le SAMU. Il juge l’état de son patient de 82 ans préoccupant. Les secours arrivent et estiment que l’octogénaire souffre d’une hypoglycémie sévère. Placé en réanimation, l’homme tombe dans le coma pendant plusieurs jours. Ce dernier finit par se réveiller. Il assure au médecin qui est à son chevet que le médecin généraliste et l’infirmière qui s’occupe de lui depuis plus d’un an lui avaient promis de l’euthanasier contre rétribution. L’homme voulait partir paisiblement.

Mouvements suspects sur le compte bancaire

L’octogénaire meurt un mois plus tard à l’hôpital. Une expertise médico-légale évoque un décès lié à un empoisonnement poly-médicamenteux. Le service de réanimation de l’hôpital Bretonneau décide alors de faire un signalement auprès du procureur de la république. Ils suspectent une euthanasie. Les proches dénoncent aussi un décès suspect. Plus inquiétant, la banque signale aussi des mouvements suspects sur le compte de la victime.

180 000 euros extorqués ?

La PJ de Tours mène alors l’enquête. Ils découvrent que l’octogénaire a rencontré l’infirmière un an avant sa mort. La relation est jugée ambiguë. La soignante a en faut promis au vieil homme de l’aider à mourir. De plus, elle bénéficie de plusieurs virements bancaires et perçoit de nombreux cadeaux, meubles et objets de valeurs de son patient. Le montant est estimé à 180 000 euros par les enquêteurs. Le médecin du patient entre en scène quelques mois après la rencontre avec l’aide-soignante. Il promet à son patient de l’aider à mourir à l’automne 2018.

Possible renvoi devant la cour d’Assises

Après un an d’enquête, le médecin, l’infirmière et quelques-uns de ses proches sont placés en garde à vue ce 8 septembre. Mais les versions s’affrontent. L’infirmière reconnaît avoir pratiqué l’euthanasie de la victime. Mais elle nie toute motivation financière. Le médecin réfute pour sa part toute tentative d’euthanasie. Il dit avoir injecté un placebo à son patient pour : « Le dégoûter du suicide ». Les enquêteurs eux penchent pour un empoisonnement avec une injection d’insuline à haute dose. Le médecin et l’infirmière pourraient être renvoyés devant la cour d’Assises d’Indre-et-Loire.