Vendée : les trois militants de Sea Shepherd arrêtés à Saint-Gilles relâchés

12 février 2020 à 6h33 par Arnaud Laurenti

Les trois militants avaient été placés en garde à vue mardi après-midi pour "transport illégal d'espèce protégée" après avoir exposé près de la gendarmerie des cadavres de dauphins retrouvés morts dans la matinée.

ALOUETTE
Crédit : Archives

"Ils ont écopé d'un rappel à la loi qu'ils ont refusé de signer", a déclaré à l'AFP Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Le parquet a confirmé un rappel à la loi.

Dénoncer les risques de la pêche intensive

Les trois militants avaient été interpellés après avoir, avec d'autres militants, déposé en face de la gendarmerie les cadavres de trois dauphins retrouvés morts dans la matinée, dont celui d'un bébé. Sea Sheperd réalise généralement ce type d'opération dans la rue pour sensibiliser les passants aux risques de la pêche intensive au large des côtes françaises.

"On est choqué et en colère qu'une loi censée protéger les dauphins soit finalement utilisée pour stopper les activités qui essaient de les protéger. C'est l'esprit de la loi qui n'est pas du tout respecté", a déclaré Mme Essemlali.

Selon la militante, ces interpellations font suite à des pressions des pêcheurs. Ces derniers "se sont plaints à plusieurs reprises qu'on ne soit pas poursuivi pour ça, et là, le parquet des Sables-d'Olonne a décidé de le faire à la suite de l'action menée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie", a-t-elle affirmé, dénonçant "l'absurdité" de cette procédure de placement en garde à vue "qui consiste à abattre le messager".

Le parquet "ne fait que rappeler la loi en vigueur qui s'applique à tous, sans céder à de quelconque revendications de la part de qui que ce soit", a réagi l'institution judiciaire.

Selon les chiffres de la présidente de Sea Sheperd France, la Vendée est une "zone rouge" en terme d'échouage, le département où l'on dénombre le plus de cadavres de dauphins. "Nous, on veut qu'il y ait une transparence sur les méthodes de pêche, que les captures soient toutes déclarées, et pour l'instant, ce n'est absolument pas le cas: sur les 11.300 dauphins tués l'année dernière près des côtes françaises, il y a eu, je crois, sept déclarations", a indiqué Lamya Essemlali.

(avec AFP)