Orvault : un congé menstruel pour plus d'égalité, une première en Loire-Atlantique
Publié : 8 mars 2025 à 7h32 par Elouen ROUCHY
En janvier 2024, la commune d'Orvault au Nord de Nantes lançait son congé menstruel. Premier bilan.
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Il y a plus d'un an, en janvier 2024, la ville d'Orvault était la première de Loire-Atlantique à mettre en place un congé menstruel pour ses agentes. Ce dernier leur permet de prendre jusqu'à deux jours de congé par mois lorsque les douleurs de règles sont trop importantes pour être en capacité de travailler. Avec un peu de recul, la mairie en tir un premier bilan.
Ce samedi 8 mars marque la journée internationale des droits des femmes. Pour plus d'égalité, la ville d'Orvault a mis en place en janvier 2024 un congé menstruel pour ses 475 agentes. Elles ont désormais la possibilité de prendre 2 jours de congés par mois lorsque les douleurs de règle les empêchent de travailler.
"Plus de la moitié des femmes souffrent très régulièrement"
La commune est précurseur sur le sujet, il était important de mettre ce dispositif en place selon son maire, Jean-Sébastien Guitton :
"Ça nous semblait, avec un peu de recul, un droit tout à fait légitime et une sorte d’aberration qu’il n’existe pas déjà. Quand on est un homme, on a peut-être moins ce réflexe-là. Mais on se rend compte que plus de la moitié des femmes souffrent très régulièrement au cours de leurs cycles de règles douloureuses ou souffrent d’endométriose et que ces douleurs-là sont suffisamment importantes pour être vraiment handicapantes pendant leurs journées de travail. Et donc, ça nous semble important de le prendre en compte et de leur permettre d’avoir cette qualité de vie au travail qu’on revendique pour toutes et pour tous."
"C’est manifestement utilisé de manière parcimonieuse"
Après sa mise en place, la municipalité a fait une enquête pour en tirer un premier bilan. "Pour nous, il y avait deux indicateurs qui étaient importants, rappelle le maire Jean-Sébastien Guitton. Le premier indicateur, c’était : est-ce que cette mesure, elle est comprise ? Et on voit que près de 90% des femmes sont tout à fait favorables à ce droit. Donc on voit que c'est très largement compris."
"Le deuxième indicateur, c’était : la proportion de femmes qui allaient s’en emparer. Alors on se rend compte au bout d’un an que 11 femmes dans la collectivité ont décidé de faire valoir ce droit. Parce qu’elles en ont eu besoin. On voit bien qu’on n’est pas dans la crainte que certaines ou certains pouvaient exprimer d’un abus. C’est manifestement utilisé de manière parcimonieuse."
"On voit bien qu’il y a quelque chose de tabou"
Si seulement 11 des 475 agentes ont utilisé ce droit au congé menstruel, une question se pose : ont-elles osé le faire ? Pour le maire, il est important de s'interroger et de continuer "à beaucoup en parler. C’est pour ça aussi qu’on souhaite que de plus en plus de communes, de collectivités le fassent."
"Parce que si ça devient beaucoup plus normal dans notre agglomération, dans notre département, dans notre pays de mobiliser ce droit, je pense que les femmes se sentiront plus légitimes de le faire. Et là, on voit bien qu’il y a quelque chose de tabou. Probablement parce que c’est spécifique aux femmes. Il y a quelque chose de tabou à juste dire : je souffre et, donc, j’ai besoin de rester chez moi pour télétravailler ou j’ai besoin d’être en arrêt parce que c’est important pour ma qualité de vie au travail."
La ville de Nantes a suivi l'exemple de la commune d'Orvault en instaurant également, depuis le 1er janvier 2025, un congé menstruel à destination de ses agentes.