Protection des busards pendant les moissons : "c'est un travail d'équipe avec les agriculteurs"

Au milieu des champs de céréales, difficile d'apercevoir les nids de busards du haut d'une moissonneuse-batteuse. C'est pour cette raison que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) signale et protège les nids sur les parcelles des agriculteurs. Un travail d'équipe indispensable à la protection de cette espèce protégée.

"Les busards se maintiennent parce qu'on les protège, le jour où on arrêtera, ils vont disparaître. On conditionne leur survie". Jennifer Fabre est chargée de mission biodiversité pour la LPO de Charente-Maritime. Ce mardi 8 juillet, elle est intervenue dans le champ d'un agriculteur de Saint-Xandre, près de La Rochelle. C'est là qu'un couple de busards des roseaux a décidé de faire son nid pour donner naissance à 4 petits. Des oisillons installés à même le sol, en plein champ, camouflés au milieu du blé. Et si les cultures sont prêtes à être ramassées, ce n'est pas le cas de ces nouveaux-nés qui ont besoin de 30 jours pour prendre leur envol après la naissance.

La moitié des nids protégée

Pour éloigner le passage des moissonneuses-batteuses, la LPO installe du grillage autour des nids repérés. Une protection assortie d'un petit drapeau rouge pour permettre à l'agriculture de les éviter lorsqu'il moissonne son champ. "Cette année, on a trouvé 170 nids et on en a protégé 100, donc plus de la moitié", se félicite Jennifer Fabre. Le busard est une espèce protégée depuis 1981.

Des oiseaux utiles aux agriculteurs

Une sauvegarde qui fonctionne grâce à la collaboration des agriculteurs. "C'est un travail d'équipe", assure cette passionnée d'oiseaux. Chaque année, ils sont environ 70 à travailler avec la LPO dans le département, dont Richard Gaillart qui a contacté l'association en découvrant ce nid de busards dans son champ. "Grâce à ces installations, c'est très facile de les repérer ! Et puis on a besoin d'eux : les busards mangent les petits mulots qui s'attaquent à notre blé", explique l'agriculteur qui produit du blé et élève des vaches sur ses 37 hectares.

Une fois les moissons terminées, les oisillons sont à découvert au milieu du champ nu. Jusqu'à la mi-août, et l'envol des oisillons, les bénévoles de l'association surveilleront les nids face aux dangers des prédateurs. La LPO de Poitou-Charentes a mis en place une mission de surveillance et de protection des nichées depuis 1999.