"Les personnes que nous accueillons sont de plus en plus pauvres" : les Restos du cœur lancent leur 41e campagne d'hiver

"Nous sommes mobilisés, nos donateurs nous suivent, les équipes sont prêtes mais nous sommes inquiets parce que la précarité est là", déclare le président de l'association, Jean-Michel Richard.

Environ "77% des publics que nous accueillons vivent avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, soit 644 euros, par mois, ajoute-t-il. Plus de 50% de nos publics sont des jeunes de moins de 25 ans et 40% sont des mineurs, c'est dramatique. Et on a également des retraités, des travailleurs précaires, des étudiants qui viennent nous trouver".

Même constat à Châteauroux où Pascaline Noury, présidente des Restos du cœur de l'Indre indique à Alouette que "les personnes que nous accueillons sont de plus en plus pauvres, et on voit arriver de plus en plus de familles monoparentales."

Presque 20 fois plus de repas servis en 20 ans

Lors de la campagne 2024-2025, les Restos du Coeur avaient accueilli 1,3 million de personnes et distribué 161 millions de repas. À titre de comparaison, en 1985 lors de leur première année d'existence, ils avaient servi 8,5 millions de repas.

Fondée par Coluche, l'association, qui assure 35% de l'aide alimentaire en France, avait lancé un cri d'alarme en septembre 2023 en prévenant qu'elle allait être contrainte de restreindre le nombre de ses bénéficiaires.

"Chaque année, on est amené malheureusement à refuser du monde mais on fait le maximum en fonction de nos capacités financières", souligne Jean-Michel Richard

Toujours besoin de bénévoles

À l'échelle nationale, l'association compte 78 000 bénévoles réguliers et 30 000 occasionnels. Dans l'Indre, Pascaline Noury ajoute qu'"il y a toujours besoin de bénévoles pour nous aider à toujours mieux accueillir les personnes en précarité. Plus les équipes sont étoffées, mieux c'est."

Selon les dernières données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux de pauvreté a atteint un niveau record en France métropolitaine en 2023 avec près de 10 millions de personnes concernées. Les inégalités ont atteint des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans.

Avec AFP