Vers un retour du service militaire en France ?

Selon des sources concordantes, le président de la République pourrait annoncer ce jeudi 27 novembre l'instauration d'un service militaire volontaire en France, un projet à l'étude depuis plusieurs mois.

En déplacement en Afrique du Sud, où il assistait au G20, Emmanuel Macron a confirmé, ce dimanche 23 novembre, qu’il envisageait l’instauration d’un service militaire volontaire :

"Dans le monde où nous vivons fait d'incertitudes, d'une montée des tensions, si nous voulons véritablement être en sécurité, il faut dissuader l'autre de venir (…) La France doit continuer d'être une nation forte avec une armée forte mais avec aussi une capacité de sursaut collectif."

Le retour sur service militaire en Europe

Si les pays scandinaves ou les Baltes ont maintenu ou rétabli ces dernières années le service militaire obligatoire, la France a elle suspendu la conscription en 1997, sous la présidence de Jacques Chirac. Mais "de nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national", a fait valoir samedi sur France 5 le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, estimant que cela faisait partie d'"éléments qui sont à observer dans notre pays".

Emmanuel Macron avait introduit cette idée de service volontaire le 13 juillet. Face à une Europe "mise en danger" par la "menace durable" de la Russie, "il faut une nation capable de tenir, d'être mobilisée", avait-il estimé. 
Outre des "efforts sur notre réserve", il faut aussi "donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d'autres modalités, au sein de nos armées".

Jusqu'à 50 000 participants par an

Différents scénarios envisagent un volume de 10 000 à 50 000 personnes par an, selon plusieurs sources proches du dossier. D'après plusieurs médias français, la durée envisagée de ce service volontaire serait de 10 mois et serait rémunéré à hauteur de plusieurs centaines d'euros, de 900 à 1 000 euros par mois avance le quotidien La Tribune.

Les armées françaises comptent environ 200 000 militaires d'active et 47 000 réservistes, et doivent passer à respectivement 210 000 et 80 000 personnes en 2030. La mobilisation sur la base du volontariat d'une partie d'une classe d'âge pourrait servir à répondre aux besoins d'"acquérir la masse" nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit, estimait cet été le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre. L'idée est saluée par une partie de la classe politique française. 

Avec AFP