Suzane au festival Face&Si : "un moment de partage"

3 septembre 2022 à 6h55 par Denis LE BARS

Suzane est attendue ce samedi en Vendée sur la scène du festival de Mouilleron-le-Captif. L'artiste nous a accordé un long entretien.

Suzane
Suzane
Crédit : Alouette | A. Douet

Océane Colom, alias Suzane n'avait pas encore été invitée à Face&Si. Pour le public vendéen, c'est l'occasion de découvrir une artiste dont la tournée 2022 avait commencé le 10 mars dernier. 53 dates, dont Mouilleron-le-Captif ce week-end.

Quel est votre état d’esprit ? Ce n’est pas votre premier festival de l’été. Est-ce que l’énergie est toujours là ?

L’énergie est toujours là ! C’est vrai que, moi, j’ai très envie de prolonger l’été parce que c’est quand même cool de prolonger l’été, de continuer à faire des festivals, à aller dans les salles. La Roche-sur-Yon, j’y étais allée, je crois, il y a bien trois ans, donc, j’ai hâte d’y retourner. Je me rappelle d’un public qui m’avait bien accueillie. J’espère qu’ils seront toujours aussi mignons, gentils et qu’on va passer un bon moment.

Suzane sur scène, ça donne quoi ? C’est très énergique ? Vous communiquez beaucoup avec le public ?

Oui, j’essaie vraiment que ce soit un moment de partage. Après tout, c’est là où les chansons naissent. C’est sur le live. Parce qu’en général, quand on écrit nos chansons, on est un peu tout seul, on est dans notre studio, on ne peut pas encore les partager. C’est sur scène qu’elles commencent vraiment à résonner, que ce soit dans les messages, que ce soit dans l’énergie. C’est devant un public qu’une chanson existe. Mon spot préféré, je le dis souvent, c’est la scène. C’est le moment où il y a les vraies émotions et où les gens chantent nos paroles. C’est un moment qui est vraiment magique ! J’ai hâte de leur jouer mon premier album Toï Toï et je remercie tous ceux qui en on fait un disque d’or, au passage. J’avais très envie de présenter mon deuxième album sur scène parce que mon histoire s’est tellement racontée sur scène que c’était logique, pour moi, de continuer à la raconter en live.

Justement, c’est vraiment à travers la scène et les festivals que le public vous a découverte. Est-ce que vous avez connu un gros succès sur la scène des festivals avant la sortie de votre premier album ?

Oui, c’est ça qui s’est vraiment passé. C’était assez fou, mine de rien, que l’histoire se raconte comme ça, surtout aujourd’hui. En général, les chanteurs et les chanteuses naissent sur YouTube ou sur internet. Moi, c’est vrai que j’ai eu le chemin du terrain, du live. Merci les programmateurs qui ont été curieux de ce que je proposais, merci au public aussi d’avoir été curieux, d’être venu me voir dans les festivals.

Ce n’est pas toujours facile de capter l’attention des festivaliers. Parce qu’il y a déjà beaucoup d’artistes et parce que les festivals sont en plein air, on va dire qu’il y a beaucoup de distractions, beaucoup de festivaliers, parfois, se disent : « Moi, je viens pour tel artiste. ». C’est une foire d’empoigne, un peu ?

C’est dur ! Il faut dire ce qui est. Ce qui est génial, c’est que, justement, il y a des gens qui viennent voir tel artiste et, finalement, ils se retrouvent devant un artiste qu’ils ne pensaient même pas voir parce qu’ils ne le connaissaient pas et ils repartent en se disant : « Je vais aller écouter l’album entier. ». Moi, ça se passe très souvent comme ça. Je vois beaucoup de messages où : « Je ne te connaissais pas mais j’ai loupé quelque chose, je suis en retard, je suis allé écouter tout l’album, c’est incroyable. ». C’est à ça que servent aussi les festivals. Je ne cache pas que c’est une opération séduction qui peut être dure, parce qu’on n’arrive pas devant un public conquis. Au contraire, on arrive, parfois, devant un public qui ne sait pas et il faut leur faire comprendre, voilà, qui on est, qu’est-ce qu’on chante. Il faut les embarquer dans notre univers et c’est ça le métier d’un artiste, pour moi.

Les festivals, ce sont aussi des rencontres avec les autres artistes. Il y a eu des rencontres un peu particulières, justement, pendant ces festivals cet été ?

Oui, il y en a eu, évidemment. Je me suis retrouvée à jouer juste avant PNL, avant OrelSan, avant des gros rappeurs. On se dit : « Qu’est-ce que vient faire la petite Suzane sur scène juste avant ? ». Mais non, ça a très bien marché, donc, c’est super. On croise beaucoup d’artistes et c’est génial. J’ai le souvenir d’avoir croisé Grand Corps Malade sur le festival des Francofolies de La Réunion il y a trois ans, et c’est ce qui a donné cette chanson Pendant 24h, c’est vraiment cette rencontre qui a fait naître un titre. Je croise aussi très souvent Matthieu Chedid qui m’a tendu la main dès le début de ma carrière, qui m’a beaucoup aidée, qui écoute ma musique, qui m’a invitée à ouvrir ses Zéniths plusieurs fois. Donc voilà, ce sont toujours des gens que j’aime croiser en festival et j’espère que je les croiserai longtemps.

Est-ce que ça veut dire que, là, il y a quelque chose qui s’est passé, que vous allez nous proposer très prochainement, une collaboration ?

Peut-être ! Une collaboration, peut-être pas tout de suite mais, en tout cas, je continue de penser que dans la vie artistique, c’est comme dans la vie. Les rencontres, c’est au feeling. Donc là, j’ai l’impression qu’il y a des chansons qui doivent naître et qu’elles se fassent naturellement, encore une fois. J’espère qu’il y aura de belles collaborations à l’avenir.

Pour revenir à Face & Si, vous le connaissez, donc, un petit peu. Est-ce qu’il a quelque chose de particulier à vos yeux ?

Je ne le connais pas un petit peu, parce qu’en fait, quand je suis venue jouer à La Roche-sur-Yon, c’était dans une salle. Je n’ai jamais fait Face & Si, ça va être ma première fois sur ce festival. Je connais La Roche-sur-Yon, mais, je ne connais pas encore le festival. Donc, j’ai hâte de pouvoir le découvrir.

Qu’est-ce que vous en attendez, du coup ?

Un public en folie, déjà. Ce n’est pas parce que c’est la rentrée qu’on ne doit plus lever les bras quand on danse. Encore une fois, les concerts, ça sert à ça, ça sert à lâcher prise, à pleurer sur une chanson, à danser sur une autre… Moi, que ce soit en été, en hiver, sur toutes les saisons, encore une fois, mon spot préféré, ça reste la scène. Donc, j’espère que les gens vont venir sur les festivals qui continuent et sur toute la tournée qui s’annonce jusqu’à fin décembre pour réchauffer un peu l’hiver.

Est-ce que vous allez rester sur la totalité du festival ou est-ce que vous avez des obligations qui vous contraignent à partir assez rapidement ?

En général, j’aime beaucoup pouvoir regarder sur le côté de la scène les concerts des autres artistes. J’aime bien pouvoir profiter aussi du festival. Je trouve qu’on a la chance en France d’avoir des festivals très différents avec des petits spots sympas, très agréables quand on s’y balade la journée. Donc, on verra car ça ne dépend pas que de moi, mais oui, j’espère pouvoir en profiter et profiter de l’ambiance du festival, surtout.

Et puis, cette année, ce festival propose une très belle affiche puisque vous y êtes, il y a aussi Vitaa & Slimane, Hoshi, entre autres, et puis, plein de découvertes…

Parfait ! Ça fait longtemps que je n’ai pas vu Hoshi, j’avais hâte de la voir. On devait se voir cet été, donc, c’est parfait.

Quand on traverse toute la France pour les festivals, est-ce qu’il y a, parfois, des moments où on est en « jet lag », des moments où on ne sait plus trop où on est ?

Oui, je ne vous cache pas que ça arrive. Parfois, on ouvre les yeux dans la couchette du tourbus et on se dit : « Où est-ce que je suis là, déjà ? ». En général, quand on ouvre le petit rideau de la couchette, on est très souvent sur un parking. Donc, c’est très dur de savoir où on est quand on est sur un parking. Mais, il y a aussi des moments incroyables, où finalement, quand on ouvre le rideau de la couchette, on est devant une plage. Ça m’est déjà arrivé d’arriver dans des spots en Bretagne où ailleurs. En France, on a vraiment de beaux endroits. Mais oui, le jet lag est quand même bien présent quand on tourne autant en France.

Ce festival sera l’occasion de mettre un point final à la tournée des festivals, même si, le calendrier est très chargé pour vous dans les prochaines semaines. On peut dire que c’est le véritable dernier festival de l’été ?

Oui, c’est l’un des derniers. J’en ai encore un tout petit peu après Face & Si, donc, ce n’est pas véritablement le dernier pour moi. Mais, on peut dire que c’est l’un des derniers festivals de la saison estivale qui a été incroyable et j’espère qu’elle se finira tout aussi bien. Je souhaite une belle rentrée à tout le monde aussi, je pense que de vivre des concerts à la rentrée, ça peut donner un peu d’énergie, ça peut faire du bien.

Que peut-on vous souhaiter pour conclure ?

Une belle année remplie de belles surprises, une année où on vit à fond les ballons (rires).

Propos recueillis par Alexandrine Douet / retranscription Mikaël Le Gac