Trouver un logement étudiant : la galère de la rentrée !

Publié : 2 septembre 2025 à 11h58 par
Romane Hocquet - Journaliste

Adrien Michaud vous informe en Poitou-Charentes et Gironde, chaque jour de 6h à 10h, en direct sur Alouette.

Alors que les étudiants s'apprêtent à faire leur rentrée universitaire, tous n'ont pas encore trouvé un logement.

Crous La Rochelle
Le CROUS de La Rochelle gère environ 900 logements étudiants dans la ville.
Crédit : Romane Hocquet

C'est un casse-tête que rencontrent tous les étudiants ou presque : où se loger pour l'année universitaire qui approche à grands pas ? Dans certaines villes universitaires comme Nantes ou La Rochelle, le marché est particulièrement tendu. Des difficultés qui s'étendent progressivement aux autres villes de la région.

Aucun étudiant ne vous dira le contraire : trouver un logement pour l'année universitaire relève parfois du parcours du combattant. C'est le cas à La Rochelle où 14 000 étudiants s'apprêtent à faire leur rentrée. Dans cette ville, le marché y est particulièrement tendu. En cause : la concurrence entre l'hébergement touristique et l'offre étudiante, surtout en septembre, une période où beaucoup de vacanciers prolongent la saison.

Quant au parc privé, les logements sont rares... et chers, surtout avec un budget étudiant. "Pourquoi ne pas décaler la rentrée universitaire ?", propose Vincent Demester, vice-président de l'agglomération en charge de l'enseignement supérieur. "En décembre, il y a des logements disponibles, cela permettrait aux étudiants d'être accueillis dans de meilleures conditions". L'élu rêve aussi d'une société où les particuliers accueilleraient des étudiants chez eux. "Dans toutes les maisons, il y a des chambres vides !"

 

15 demandes pour un seul logement CROUS

La Rochelle compte six résidences gérées par le CROUS (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) pour environ 900 hébergements. Des logements pris d'assaut des mois avant la rentrée ! "Pour un logement CROUS, il y a environ 15 demandes tous profils confondus", constate Quentin Guillemain, directeur de l'antenne de La Rochelle. Une estimation qui donne une idée du problème. Pour rappel, seuls les étudiants boursiers peuvent bénéficier d'un logement au CROUS... et pas n'importe lesquels. "Seuls les boursiers qui sont entre l'échelon 4 et 6 ont une chance d'obtenir un hébergement."

En 10 ans, au moins 3 résidences universitaires sont déjà sorties de terre. Rien qu'en septembre, un nouveau bâtiment avec 130 logements - géré par l'ARPEJ - doit être inauguré. Une offre qui ne suffit toujours pas à éponger la demande.

"La Rochelle est l'une des villes les plus tendues de la région et de France car le parc de logements étudiants est très récent. Ces vingt dernières années, on a fait face à une demande croissante très rapide avec des infrastructures qui n'existaient pas. On a donc créé au fur et à mesure, d'où ce retard que l'on essaie de rattraper." - Quentin Guillemain, directeur du CROUS de La Rochelle.

Une tension moindre à Poitiers, autre grande ville universitaire qui accueille près de 23 000 étudiants chaque année. "À Poitiers, le parc de logements est très conséquent car il est hérité des années 70 et il s'est agrandi progressivement".

À La Rochelle, la tension était telle que l'agglomération et le CROUS ont mis en place un dispositif d'urgence depuis 3 ans : des studios et des mobil-homes réservés dans un camping et une résidence vacances en périphérie de la ville. Contre une centaine d'euros par semaine, les étudiants sans solution peuvent y trouver un toit, le temps de dénicher un hébergement pérenne.

La cité universitaire Antinéa est la seule datant des années 80 à La Rochelle.

 

1 500 nouveaux logements à Nantes d'ici 2030

En Loire-Atlantique, Nantes non plus n'arrive pas à absorber la demande de logements étudiants. La ville compte environ 5 000 hébergements CROUS pour... 64 000 étudiants, même si tous ne sont pas éligibles. "On ne va pas sortir des bâtiments de terre mais plutôt essayer de donner des capacités supplémentaires aux cités existantes. On veut créer plus de 1 500 places d'ici 2030 à Nantes", explique Nathalie Boursier, directrice du CROUS de Nantes. 

 

Une explosion de la demande à Angers

Une tension qui se reporte progressivement sur des villes moyennes : La Roche-sur-Yon, Angers, Niort... "À Angers, il y a eu une explosion du nombre d'étudiants dans une ville qui n'était pas structurée pour recevoir autant d'étudiants." C'est aussi le cas à Niort où ces cinq dernières années, l'enseignement privé s'est développé dans le centre-ville, un espace ancien et dense, qui n'était pas destiné à héberger des étudiants. D'ailleurs, les résidences universitaires du CROUS sont en périphérie, excentrées par rapport à cette nouvelle offre d'étude. "Il y a des réflexions pour développer dans cette partie de la ville, avance le patron du CROUS de Niort. On se rend compte que la moitié des étudiants ont besoin d'être en centre-ville pour leurs cours."