Un pharmacien agressé chaque jour en moyenne en 2022

5 juin 2023 à 10h57 par Alexis Baudin

Dans un bilan annuel de l'Ordre national des pharmaciens, la France connaît une augmentation de 17 % des agressions sur des pharmaciens, par rapport à 2019.

Augmentation des agressions contre les pharmaciens de 17% en 2022
Crédit : Illustration Envato - DR

L'Ordre national des pharmaciens a recensé 366 agressions déclarées en 2022, soit "en moyenne un pharmacien agressé chaque jour en France", pointant un "phénomène préoccupant".

Dans ce bilan annuel sur la sécurité des pharmaciens, qui recense les déclarations d'agressions des professionnels sur le formulaire de l'Ordre, l'organisme rapporte 366 agressions (verbales, physiques ou vols), dont 14 en outre-mer. Dans le détail, il fait état de 355 déclarations d'agressions en officine, 6 en laboratoire de biologie médicale et 5 en pharmacie à usage intérieur (PUI).

"Si le pic de 600 agressions déclarées dans le contexte de la crise sanitaire tend à se résorber, les données traduisent néanmoins une augmentation de 17% par rapport à 2019", avant la pandémie, note l'Ordre dans un communiqué.

En officine, "les violences verbales et physiques représentent 70% des déclarations, dont près de 8% sont encore en lien avec la crise sanitaire (port du masque, vaccination, tests antigéniques)", précise l'Ordre. En 2021, la part des agressions liées au Covid était de 28%.

Les violences verbales et physiques sont "principalement liées à un refus de dispensation", indique le bilan, qui précise que la majorité des agressions subies est sans gravité (95,8%). L'organisme ajoute que "ce phénomène d'insécurité touche l'ensemble du territoire national comme en témoignent les 30% d'agressions dans des officines localisées dans des communes de moins de 5.000 habitants".

L'Ordre "engage vivement les pharmaciens victimes de tout type d'agression à déposer plainte", notant que "cette année encore, 44% des pharmaciens déclarants ne déposent pas de plainte, notamment par manque de temps, peur de représailles ou estimant que cela n'est pas nécessaire".

(avec AFP)