Vendée : des cygnes morts repêchés à Jard-sur-Mer

Jeudi 28 août, une dizaine de cadavres de cygnes ont été repêchés dans le plan d’eau de Jard-sur-Mer. Pour l’ornithologue sur place, ces mortalités à répétition seraient liées aux algues toxiques. Des analyses sont en cours.

Les cadavres de cygnes s’accumulent derrière une barque sur un plan d'eau, ce jeudi 28 août. Une nouvelle fois, une dizaine de cygnes ont été repêchés dans ce bassin d'eaux traitées de Jard-sur-Mer, en Vendée. Une scène qui se passe sous les yeux de Denis Royer, ornithologue et membre de l’association Défense du littoral jardais (ADLJ), "Ici, on peut observer des centaines d’oiseaux, explique-t-il. Des cygnes, des foulques, des grèbes castagneux, parfois même le grèbe à cou noir. Mais beaucoup meurent."

Des algues toxiques en cause ?

Les causes exactes de cette mortalité ne sont pas encore établies. Des analyses sont en cours. Mais pour Denis Royer, la piste est claire : "Quand l’eau est trop basse, avec la canicule, elle chauffe plus vite. Cela provoque le développement d’algues toxiques qui empoisonnent les oiseaux." Il ne croit pas à l’hypothèse de la grippe aviaire, puisque dans les plans d’eau voisins, "il n’y a pas de mortalité".

Ces bassins appartiennent à la Communauté de communes Vendée Grand Littoral, compétente pour la gestion des eaux usées, et leur exploitation est confiée à l’entreprise Suez. "Des analyses sont en cours, tout est déposé au laboratoire, on va remédier à ça, on va bien voir ce qu’il s’est passé", assure de son côté un employé.

Des “pièges à oiseaux”

Selon l’ornithologue, le problème est plus large. Des phénomènes similaires sont signalés dans d’autres départements, comme en Loire-Atlantique et en Charente-Maritime. "Ces bassines artificielles deviennent de véritables pièges de masse. En 2023, des riverains m’ont raconté que pratiquement tous les oiseaux étaient morts. Et on continue…", se désole l'habitant de Jard-sur-mer. Remplir davantage ces bassins permettrait d’éviter que l’eau ne chauffe trop vite. Ces toxines sont dangereuses même pour l’homme, prévient Denis Royer. "Beaucoup de plans d’eau sont désormais interdits à la baignade pour cette même raison."