Vincent Merling, l'architecte du Stade Rochelais

16 juin 2023 à 10h52 par Alexis Baudin

Depuis plusieurs années le Stade Rochelais a changé de dimension. Cette nouvelle étiquette de double champion d'Europe est le fruit du travail de tout un club, mais surtout celui de son président, Vincent Merling.

Vincent Merling, l'architecte du Stade Rochelais
Crédit : @John Benea

Ce samedi 17 juin, le Stade Rochelais a rendez-vous avec son histoire. Les Jaune et Noir vont tenter de remporter le bouclier de Brennus et devenir champion de France pour la première fois de leur histoire. Deux écrans géants seront installés sur le Vieux-Port de La Rochelle pour suivre le match en direct. 

Depuis plusieurs années, les Maritimes s'affirment comme une valeur sûre du rugby français. Derrière ce succès se cache le travail d'un homme en particulier, Vincent Merling, le président du Stade Rochelais. Torréfacteur baigné dans le rugby maritime, Vincent Merling a toujours eu deux carburants : le café et le Stade Rochelais, qu'il a vu tranquillement grandir depuis plus de 40 ans.

"Mon histoire ? J'aime bien être maître de mon destin" disait en 2010 ce bâtisseur parti d'en bas, dans l'ombre, très loin des paillettes du star-system.

Aujourd'hui septuagénaire (73 ans), le dirigeant a changé de dimension en même temps que son club s'invitait à la table des très grands, double champion d'Europe de rugby en 2022 et 2023 et en quête samedi d'un premier Bouclier de Brennus en finale du Top 14 contre Toulouse (21h).

En terminant en tête de la saison régulière du Top 14 en 2017, en s'inclinant trois fois en finales peu après (Challenge Cup contre Clermont en 2019, Champions Cup et Top 14 contre Toulouse en 2021), les premiers jalons avaient été posés sans qu'on sache s'ils déboucheraient sur la gloire ou l'éphémère.

 

Le Stade Rochelais a changé de dimension

Le Stade Rochelais vit des émotions qu'il a du mal à expliquer. "C'est à pleurer de joie !", lâchait le président du Stade Rochelais à Lille en juin 2021 après la première qualification des Jaune et Noir en finale du Top 14.

Deux ans plus tard, les mots et expressions n'ont guère changé après la victoire des siens en demi-finale contre Bordeaux-Bègles (24-13). "C'est extraordinaire, absolument génial", commentait-il samedi 10 juin.

Depuis 2019, une nouvelle graine de café est venue enchanter la destinée de Vincent Merling, en la personne de Ronan O'Gara le manager des Maritimes. Le travail de l'Irlandais a réussi à faire passer un cap considérable pour le club, avec désormais deux étoiles continentales et une légende du XV du Trèfle en étendard.

Aujourd'hui, personne ne peut dire si le cap franchi par le club à la caravelle l'aurait été sans Ronan O'Gara, ouvreur légendaire du Munster et du XV d'Irlande. Devenu ce manager qui ne laisse pas indifférent, l'Irlandais a révolutionné le jeu et l'approche des Maritimes, avec trois succès décomplexés sur le Leinster, ogre attitré des Toulousains devenu victime appréciée des Rochelais en Europe (demi-finale 2021, finales 2022 et 2023).

"Un club comme nous, on découvre tout ça, a poursuivi Merling l'oeil pétillant. Tout ce bonheur que procurent ces grands matches, ces grandes victoires, c'est tout neuf. C'est une saveur très particulière."

 

"L'humilité n'empêche pas l'ambition"

Si l'appétit vient en mangeant, Merling est loin d'être rassasié. Qu'importent les cicatrices des échecs de 2021, ou le qualificatif de "finale de rêve" accolé au match à venir face à Toulouse.

"J'ai cru entendre que c'était la finale souhaitée par vous tous et toutes, les journalistes, a-t-il plaisanté. On a gagné la Coupe d'Europe, Toulouse ne l'a pas gagnée cette année, ils veulent gagner le titre. Ça peut être une belle finale, j'espère que ce sera une belle finale en termes de jeu surtout. Remarque, si on gagne..."

Cela serait une belle récompense pour Merling et les siens, défaits lors de sept des huit derniers matches disputés face à Toulouse. 

"On essaie de jouer un rugby qui gagne. Si Toulouse nous craint, tant mieux. On est fier de pouvoir aller défier Toulouse, c'est pour nous quelque chose de grand à vivre et on ira au Stade de France avec beaucoup de fierté et d'humilité car l'humilité n'empêche pas l'ambition" a déclaré Vincent Merling.

(avec AFP)