Accueil des réfugiés ukrainiens : "À la descente du car, tout le monde pleure !"

11 mars 2022 à 11h44 par Morgan Juvin

Une quarantaine de réfugiés ukrainiens sont arrivés ce vendredi à Denée, dans le Maine-et-Loire. Pour les familles d’accueil, s’occuper de réfugiés peut s’avérer plus difficile que prévu.

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Salle polyvalente de Denée, où les réfugiés ukrainiens sont arrivés ce vendredi
Crédit : Capture d'écran | Google Maps

Ce vendredi 11 mars, au matin, 48 Ukrainiens, dont la plupart sont des femmes et des enfants, sont arrivés à Denée, dans le Maine-et-Loire. Les réfugiés ont été répartis dans 12 familles : six dans le secteur de Denée et six autres dans le secteur de Beaupréau.

Le trajet a été organisé par l’association Anjou-Lviv, et son président Jean-Pierre Rolandeau. "Il y a un gros travail administratif à faire en amont, et surtout un travail pour trouver une famille d’accueil adéquate", explique ce dernier. Car c’est une des difficultés de l’association : trouver des familles en mesure d'accueillir des enfants en bas âge ou des familles nombreuses.

Au-delà de l’accueil, l’aspect psychologique de la venue d’un réfugié est essentiel. Les Ukrainiens fuyant la guerre ont laissé leur vie, une partie de leur famille, sans savoir quand elles retrouveront leur quotidien. Un quotidien qui sera à jamais bouleversé par les séquelles de la guerre. "Ce sont des gens qui arrivent complètement traumatisés. À la descente du car, tout le monde pleure. Ils débarquent pour la plupart dans un monde qu’ils ne connaissent pas", décrit Jean-Pierre Rolandeau.

Les familles d’accueil doivent préparer l’aspect matériel de l’accueil d’un ou des réfugiés, mais aussi l'aspect émotionnel. Selon le président d’Anjou Lviv, "Il ne faut pas rentrer dans une relation trop affective. Les réfugiés pensent qu’ils vont repartir dans 2 semaines. La famille qui est chez nous n’a pas défait ses valises".

Jean-Pierre Rolandeau lance un appel aux psychologues, sophrologues et médecins pour collaborer en cas de nécessité.

 

La barrière de la langue

Autre difficulté pour les réfugiés et les familles d’accueil : la communication.

"Très peu parlent anglais, il faut communiquer avec Google Traduction", témoigne Jean-Pierre Rolandeau. Une complexité de plus pour accueillir dans les meilleures conditions et répondre aux éventuels problèmes et questions des réfugiés. Les familles peuvent être aidées financièrement ou bien par le biais d’apports alimentaires. "La boulangerie de Beaupréau s’est proposée d’offrir le pain aux familles d’accueil", indique le président de l'association.

La plupart des familles d’accueil sont des retraités, "c’est plus simple pour accompagner au quotidien les réfugiés", selon lui. Des familles de parrainages se mettent également en place, afin de pouvoir remplacer une famille d’accueil en cas de nécessité.

Pour l’association Anjou-Lviv, la complexité de l'accueil se traduit également sur le plan administratif. Pour les bénévoles c’est aussi une découverte. "Il faut leur donner une protection juridique et réglementaire. Il y a des démarches à faire auprès de la préfecture. Les réfugiés devront demander un statut de réfugié s’ils sont encore là dans 90 jours", explique Jean-Pierre Rolandeau.

 

Le car qui transportait les réfugiés ukrainiens s'est arrêté vendredi matin à Denée. Les familles d'accueil de Beaupréau ont fait le déplacement pour les prendre en charge.