« C’était un non-sens », un hôtel quatre étoiles breton renonce à sa piscine au nom de l’urgence climatique

Publié : 28 juillet 2025 à 15h04 par Adrien Michaud et Tom Briot

Dans une démarche écologique, à Plouider dans le Finistère, l’hôtel-restaurant La Butte vient de franchir un cap pour le moins osé : supprimer sa piscine et son hammam. Nicolas Conraux, le directeur et chef étoilé de l’hôtel-restaurant explique le pourquoi de ce choix novateur.

L’hôtel-restaurant La Butte vient de franchir un cap : supprimer sa piscine et son hammam.
Crédit : Google maps

Il s’agit d’une première en Bretagne, et même en France !

À Plouider dans le Finistère, l’hôtel-restaurant La Butte vient de franchir un cap pour le moins étonnant. Son directeur, Nicolas Conraux, a décidé de supprimer sa piscine et son hammam au nom de l’urgence climatique.

Ce choix vient d’une prise de conscience. "L'histoire, elle est simple. Ici, on fait une cuisine où on déchlore l'intégralité des eaux. À partir de ce moment-là, je me suis fait la réflexion que c'était pas du tout cohérent de proposer un repas à nos clients et ensuite de leur proposer d'aller se baigner dans une eau chlorée et chauffée à 32 degrés alors qu'on avait la mer juste en face. Pour moi, c'était un non-sens. Ce n'est pas un acte militant ou moralisateur qui est complètement irréfléchi, mais bien au contraire, c'est vraiment une proposition de bien-être différente. On vit aujourd'hui dans un lieu qui est extrêmement bien préservé qu'est la Bretagne Nord et que par nos activités, on n’a pas du tout envie d'abîmer nos lieux de vie, tout simplement", explique Nicolas Conraux, l’homme à la tête de l’hôtel quatre étoiles.

Nicolas Conraux, le directeur et chef étoilé de l’hôtel-restaurant La Butte

« Imaginer le luxe de demain »

Pour mener à bien sa réflexion, pendant neuf mois et 1,5 million d’euros de travaux plus tard, l’espace bien-être a été totalement modifié et repensé. Son ouverture est prévue pour le 4 août 2025. "J'espère en tout cas que cette action va faire réfléchir certaines personnes. Surtout, pour moi, c’est d’imaginer le luxe de demain d’une manière différente. Peut-être qu'il y a quelques années, le luxe, c'était d'avoir une piscine, avec un hammam, avec plein de choses comme ça qui sont hyper polluants. Moi, je me dis que le luxe dans le futur, c'est de pouvoir se déplacer, de partir en vacances et de se dire : 'voilà, je suis dans tel endroit, mais je préserve le lieu et je fais attention à mes gestes au quotidien’", relate Nicolas Conraux.

Maintenant, il ne reste plus qu’à accueillir les voyageurs dans son hôtel. Pour l’instant, les premiers retours de personnes ayant réservé pour la période post-piscine, sont plutôt compréhensifs. "Quand on explique aux clients la première réaction, c'est toujours de faire un petit pas en arrière et de se dire : ‘ouh là là, mais je ne vais pas venir chez vous parce qu'il n’y a plus de piscine’. Puis quand on explique un peu la démarche, je pense que les gens adhèrent et se sentent comme ça responsables. Je crois qu'aujourd'hui, c'est juste un effort commun qu'on doit tous faire pour pouvoir changer un petit peu nos habitudes. Sincèrement, à part quelques climatosceptiques qui ne veulent rien entendre, la majeure partie des clients félicitent l'action", conclut le directeur de l’établissement finistérien.

Nicolas Conraux, directeur et chef étoilé de l’hôtel-restaurant La Butte