« Ceci n’est pas mon cercueil … mais mon outil de travail »

Face à l’augmentation du nombre d’accidents impliquant du matériel et des agents de la Direction interdépartementale des Routes, une campagne de communication choc a été imaginée en partenariat avec les personnels en intervention au quotidien.

Pour Philippe Fauchet, directeur de la DIR du Centre-Ouest, il est nécessaire « d’appeler chacun à ses responsabilités » et « faire prendre conscience de l’extrême violence des accidents qui peuvent impliquer des agents des routes ».

En décembre 2021, le service a déploré le décès d’un agent dans l’exercice de ses fonctions. Le 23 février 2024, un fourgon du district de Poitiers a été percuté par un poids-lourd sur la RN249 alors qu’il était en protection d’un usager en panne. Le 17 juin 2024, sur la RN145, un agent a même été violemment percuté par un poids-lourd lors d’une opération de balisage. L’agent, miraculé et traumatisé, s’est vu prescrire 15 jours d’incapacité totale de travail et souffre de multiples fractures au visage.

Entre le 1^er janvier et le 28 juillet 2025, on déplore déjà 14 accidents impliquant les agents de la DIR Centre-Ouest.

Comme sur la RN147 à Mignaloux-Beauvoir (près de Poitiers), au giratoire de Grossereix entre l’A20 et la RN520 (au nord de Limoges), c’est à La Croisière au croisement de l’A20 et de la RN145 (à la limite des départements de la Creuse et de la Haute-Vienne) que la DIRCO a installé un fourgon d’intervention accidenté avec un panneau sur lequel on peut voir un agent avec la formule « Ceci n’est pas mon cercueil… mais mon outil de travail ».

Le parti pris de cette action est de s’adresser directement à l’usager sans le culpabiliser avec un slogan « direct » et marquant.

L’agent en question, c’est Stéphane Legros, du centre d’entretien et d’intervention (CEI) de La Souterraine. Il a prêté son image pour humaniser la campagne. Il souhaite montrer que derrière chaque intervention, il y a des hommes et des femmes en orange, et des vies… « Là c’est du réel, ils voient vraiment ce que fait un fourgon rentré dans un autre fourgon (…) on n’imagine pas. Dernièrement, c’est une voiture qui a renversé le fourgon, c’est impressionnant. On est complètement invisible, vous demandez à la plupart des gens, ils ne nous voient pas. Là, j’ai prêté mon visage pour rappeler aux gens qu’on est là et que c’est des vraies personnes de la DIRCO qui travaillent sur les axes. Ça fait peut-être un petit impact. Enfin, j’espère… ».