Charente : y a-t-il des foyers de cancers pédiatriques dans le département ?

Publié : 30 septembre 2025 à 11h33 par
Romane Hocquet - Journaliste

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D'après une étude, il n'y a pas de cluster identifié mais des regroupements de cas qui interrogent.

pesticides
L'étude n'a pas détecté plus de cas de cancers pédiatriques près des zones viticolesé
Crédit : Illustration | Alouette

Les résultats de cette étude étaient attendues. Y a-t-il des zones à risque en Charente concernant les cancers pédiatriques ? Le registre national des cancers du Poitou-Charentes s'est penchée sur la question. 

Tout est parti d'un constat : en mars 2025, une première étude révèle que la Charente possède un taux d'incidence (c'est-à-dire le nombre de malades rapporté à la population) supérieur aux autres départements limitrophes. Les données sont alors publiées par le registre national des cancers du Poitou-Charentes : entre 2008 et 2002, 322 cas de cancers pédiatriques ont été observés dans le territoire, contre 291 attendus. Cela concerne les enfants, les adolescents et les jeunes adultes de moins de 24 ans. En clair, il y a 10% de plus de cancers pédiatriques en Charente que dans le reste de la région. 

 

+10% de cancers pédiatriques en Charente

Suite à ces résultats, une deuxième étude est menée dans le département, canton par canton. Une enquête pour répondre à une question : les cas de cancers pédiatriques sont-ils concentrés dans certaines zones ? D'après les résultats - dévoilés lundi 29 septembre - la réponse est non. Il n'y a pas de cluster identifié.

En revanche, l'étude souligne la présence de trois regroupements de cas. Le premier - par son importance - est à l'est d'Angoulême, englobant une trentaine de communes comme Rouillet-Saint-Estèphe ou Saint-Yriex. Là-bas, 65 cas de cancers ont été observés chez les moins de 24 ans, contre 40 attendus. Des jeunes particulièrement touchés par des cancers de la thyroïde. 

 

Aucun cluster identifié

L'autre regroupement est à l'est du département, entre la ligne de la Charente-Maritime et Barbezieux, avec 12 cas observés contre 4 attendus. La dernière zone concerne le sud de Cognac, avec 16 cas de cancers contre 6 attendus.

 

Pas plus de cas dans les zones viticoles

Des résultats d'autant plus surprenants qu'aucun regroupement n'a été identifié près d'une zone viticole, pourtant plus exposée aux pesticides. Au contraire, les communes concernées par ces cas de cancers pédiatriques ne sont ni coeur des vignes, ni même à proximité de sites industriels.

"La dispersion géographique de la majorité des cas renforce l'hypothèse d'expositions diffuses et multiples plutôt que d'un seul facteur unique et localisé", conclut Jean-Pierre Dupuy-Chaffray, président de la Ligue contre le Cancer de Charente.