Coupe du monde 2022 : il n’y aura pas d’écran géant dans plusieurs villes de France
Publié : 4 octobre 2022 à 11h30 par Maëva Bossard
À l’approche du lancement de la Coupe du monde de football au Qatar, de nombreuses villes prennent la décision de ne pas installer d’écran géant pour suivre les matchs.
Il n’y aura pas de retransmission des matchs de la Coupe du monde de football sur écran géant dans plusieurs villes de France. Les raisons sont multiples, entre la crise énergétique et la polémique autour du pays d’accueil de l’évènement.
Des raisons économiques
La Coupe du monde 2022 n’aura pas le même engouement qu’en 2018. Et pour cause, elle se déroulera dans un contexte particulier, alimenté par divers crises et scandales. À commencer par la crise énergétique qui pousse les villes à prendre des décisions pour faire des économies cet hiver.
Après avoir décidé de ne pas installer d’illuminations de Noël cette année, plusieurs municipalités ont aussi décidé de ne pas installer d’écran géant, ni de fan zone pour suivre les matchs de la Coupe du monde au Qatar. La temporalité de l’évènement joue beaucoup sur cette décision : la Coupe du monde aura lieu du 20 novembre au 18 décembre, obligeant les villes à organiser ses évènements dans des salles chauffées.
Un coût énergétique qui peut être évité selon plusieurs communes, comme Poitiers qui a pris la décision il y a un an pour économiser 70 000 €. De même pour Angoulême, qui explique son choix par des "raisons budgétaires" et Périgueux et Angers qui mettent en avant la sobriété énergétique.
Le scandale de la Coupe du monde 2022
Mais la hausse des prix de l’énergie n’est pas la seule raison de ce boycott : la polémique autour du pays d’accueil contribue aussi à ces choix. Le Qatar est accusé d’irrespect des droits humains, particulièrement lors de la construction des huit stades qui a causé la mort de milliers d’ouvriers.
La cause environnementale est également mentionnée par les villes, la climatisation de ces stades engendrant un coût climatique trop important. Les villes sont nombreuses à évoquer un "non-sens" lorsqu’elles justifient leur choix de ne pas diffuser les matchs de la Coupe du monde.
C’est le cas de La Rochelle, Rennes, Limoges, Tours, Brest, mais aussi Strasbourg, Lille, Marseille et Paris. Le maire de Bordeaux parle même d’une "aberration environnementale et humanitaire".
Certaines autres villes ne se sont pas encore prononcées, mais les discussions sont en cours, notamment avec les élus EELV qui appellent au boycott, comme à Nantes et à Tours.