Covid-19 : les impacts de la pandémie sur la santé mentale des étudiants

9 novembre 2021 à 11h00 par Victoria Maquet Foucher

La nouvelle étude menée par l’Inserm et l’Université de Bordeaux montre que la santé mentale des étudiants a été particulièrement impactée par la crise sanitaire et ses restrictions, notamment lors des deux premiers confinements.

Résultats de l'impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des étudiants
Résultats de l'impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des étudiants
Crédit : Pexels

La pandémie de Covid-19 s’est accompagnée de lourds impacts sur l’état de santé mentale de la population française. Dans le cadre d’une étude réalisée l’Inserm et de l’Université de Bordeaux, des chercheurs se sont penchés sur le cas des étudiants.

Dans le cadre de l'étude CONFINS, 3783 participants ont été recrutés sur les réseaux sociaux entre mars 2020 et janvier 2021. Une période qui couvre à la fois les deux premiers confinements, et des semaines de relâchement des restrictions lors de l’été 2020.

Lors de l'analyse des résultats, deux groupes ont été comparés : les étudiants, et les adultes non-étudiants.

 

Dépression, anxiété et pensées suicidaires

Les premiers résultats obtenus montrent qu’il existe d’importantes inégalités de santé mentale entre ces deux groupes, en contexte épidémique.

Ce sont les étudiants qui ont été les plus vulnérables, particulièrement lors des périodes de confinement et des restrictions qui les accompagnent. Un écart qui s’est encore plus creusé avec la deuxième période de confinement, en hiver 2020.

Parmi les données obtenues :

  • 36,6 % étudiants ont déclaré avoir des symptômes dépressifs (contre 20,1 % des non étudiants)
  • 27,5 % ont des symptômes d’anxiété (contre 16,9 %)
  • 12,7 % des étudiants ont rapporté des pensées suicidaires (contre 7,9 % des non étudiants).

"La vulnérabilité des étudiants n’a probablement pas une cause unique mais l’isolement et la solitude ont certainement beaucoup pesé. Les conditions matérielles et la difficulté de suivre les études sont également des facteurs importants", précise Mélissa Macalli, première autrice de l’étude.

 

De l’observation à l’intervention

Cette recherche comparative devrait aussi permettre d’orienter les stratégies de prévention, mais aussi de renforcer les dispositifs de soutien psychologique des populations les plus vulnérables, notamment des étudiants.

Dans le cadre de la cohorte CONFINS, une application mobile sera développée les mois à venir. Co-créée avec des étudiants et des professionnels de santé, elle aura pour but d’apporter des connaissances sur les troubles mentaux, proposer des dispositifs d’accompagnement existants (professionnels de santé, numéros d’aide), mais aussi d’évaluer son propre niveau de stress.