De nouveaux éléments dans l’affaire Grégory ?

22 mars 2024 à 13h03 par Nicolas Mercier avec AFP

40 ans après, l’enquête se poursuit pour tenter de résoudre cette affaire qui ne semble jamais en finir.

Gendarmerie
Crédit : Illustration Envato - DR

La justice à ordonné, à la demande de la famille des expertises complémentaires dans l’affaire du petit Grégory Villemin, dont le meurtre reste irrésolu 40 ans après, a indiqué le procureur général à Dijon.

La chambre de l’instruction de la cours d’appel de Dijon a accordé “essentiellement” des vérifications techniques et des expertises scientifiques complémentaires aux actes déjà ordonnés auparavant, a déclaré le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

La procureur a également confirmé que cette décision répondait “à des demandes d’actes de la partie civile”, les parents du petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin.

 

Un nouveau volet dans le feuilleton judiciaire

Le 16 octobre 1984, le corps de leur fils, âgé de 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne.

Pour faire parler la science, “des expertises ADN ont été diligentées, explique-t-elle, à la lecture de ces expertises, on s’est rendus compte que certains points pouvaient encore être éclaircis et creusés”. Des demandes techniques ont donc été faites : “Des profils ADN d’un certain nombre de protagonistes de l’affaire ont été demandés”.

Les enquêteurs s’étaient orientés d’abord vers un cousin du père. Inculpé d’assassinat et écroué, il avait été remis en liberté mais tué peu après par Jean-Marie Villemin.

L’affaire s’est ensuite concentrée sur un “Corbeau” auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemins, sans parvenir à lever le mystère. 

Près de quarante ans après, “on est satisfaits” d’avoir obtenu de nouvelles analyses, a reagi Me Marie-Christine Chastant-Morand, l’une des avocates des parents “Cela montre qu’en définitive, la Justice se donne les moyens de tenter d’arriver à la vérité. Leur moteur, c'est de savoir ce qu'il s'est passé et comment ça s'est passé, c'est de faire la lumière sur les derniers moments de la vie de leur enfants”. Selon elle, la famille a demandé des analyses d’ADN supplémentaires “Pour faire des rapprochements entre certaines personnes de la famille et les profils et les mélanges d’ADN que l’on a au dossier”, ainsi que de “l’audiométrie vocale”.

Compte-tenu des progrès de la science, il y a une expertise de faisabilité qui a été ordonnée, pour déterminer ce qu’il est possible de faire en terme de comparaison de voix avec les enregistrements du corbeau que l’on a au dossier”, a-t-elle expliqué.

Les nouvelles expertises devraient porter notamment sur des comparaisons des ADN retrouvés sur les cordelettes qui entouraient le corps de l'enfant, son anorak, son menton et certains courriers du “Corbeau”. Les comparaisons seront faites avec les ADN de Michel Villemin, l’oncle du garçon et de plusieurs membres de la famille élargie.