Des dégradations à l'Université de Brest : 4 personnes interpellées
Publié : 7 mars 2025 à 11h27 par Joséphine Point avec AFP
Des étudiants occupaient la faculté de Lettres depuis ce mardi 4 mars pour dénoncer le manque de moyens à l'université.
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Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue ce jeudi 6 mars pour des dégradations à la faculté de Lettres de Brest, occupée par des étudiants dénonçant le manque de moyens à l'Université.
Une centaine de policiers brestois et de la CRS de Saint-Brieuc est intervenue pour évacuer une trentaine d'étudiants occupant ce bâtiment dans le centre-ville de Brest, a précisé le sous-préfet Jean-Philippe Setbon.
L'intervention a eu lieu à la demande du président de l'Université de Bretagne occidentale (UBO) "compte tenu de l'ampleur des dégradations", a ajouté Jean-Philippe Setbon, évoquant des tags multiples, du matériel dégradé et des salles forcées.
Quatre personnes ont été interpellées en possession de "matériel de peinture et de bombes lacrymogènes" et placées en garde à vue pour dégradation de biens publics en réunion, selon la même source.
La faculté de Lettres devrait rester fermée au moins jusqu'à ce lundi 10 mars.
Un déficit de 5 millions d'euros
Protestant contre "l'austérité imposée par les gouvernements", les étudiants occupaient la fac de Lettres depuis mardi et avaient voté mercredi une prolongation de l'occupation pour 48h.
Au début, "nous ne pouvions qu'être solidaires d'un mouvement qui veut défendre l'université française, en particulier l'UBO", a déclaré le président de l'université Pascal Olivard, à l'AFP, se disant lui-même "mobilisé depuis deux ans pour obtenir des moyens de l'État".
Avec un déficit prévisionnel de 5 millions d'euros en 2025, l'UBO est en effet "arrivée à un point de rupture" du fait d'un "défaut structurel de financement" de l'État, qui "ne nous accompagne pas à la hauteur de ce que nous sommes devenus", a souligné le président de l'université.
L'UBO est l'une des universités les moins bien dotées de France avec seulement 6 000 euros de subvention par étudiant. Une situation due à la hausse de près de 30% de ses effectifs en 12 ans, qui atteignent 22 500 étudiants cette année. "Les dotations ne sont pas indexées sur le nombre d'étudiants", a pointé Pascal Olivard, qui a cependant condamné les dégradations "inacceptables" menées dans le cadre du blocage.