Deux fresques bretonnes dans le top 3 des plus belles fresques de France
Publié : 18 février 2025 à 10h26 par Marie Piriou
Deux des trois plus belles fresques réalisées en 2024 en France sont bretonnes. Et ce sont toutes les deux des œuvres de Zag, artiste finistérien et directeur artistique du Morlaix Arts Tour (un festival de street-art).
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La consécration de Zag, artiste morlaisien (29) qui s’est illustré lors du Golden Street-Art, le concours de la plus belle fresque de France.
Zag voit deux de ses œuvres figurer sur le podium : celle de Lesneven (2e) et celle de Quimper réalisée avec Akhine (à la 3e place).
Entretien avec Zag qui est aussi directeur artistique du MX Arts Tour, un festival de street-art à Morlaix.
Deux de vos œuvres concouraient au Golden Street-Art 2024, deux œuvres respectivement deuxième et troisième de ce concours. Quel est votre sentiment au lendemain du résultat des votes ?
C’est forcément une fierté pour moi parce que j’avais deux œuvres qui concouraient sur les 57 présentes. Et que les deux soient sur le podium, c’est un doublé qui confirme peut-être un peu l’évolution et tout le parcours accompli jusque-là. Et le fait d’être reconnu autant par les photographes que par le public, finalement.
Quelles significations ont ces œuvres pour vous ?
C’est difficile de trancher. Autant j’aime celle de Quimper que j’ai réalisée en duo avec Akhine. Autant celle de Lesneven représentait d’autres choses, pour moi, avec un côté intime. Donc les deux, finalement, sont très différentes dans leurs compositions. Et qu’elles se retrouvent toutes les deux sur le podium, c’est vraiment une consécration pour moi.
La fresque de Zag à Lesneven | Crédit : Zag
Quelles étaient vos sources d'inspiration pour ces deux réalisations ?
Concernant celle de Quimper, c’était un projet participatif qui était porté par une équipe. Le thème de la nature était très demandé par les porteurs du projet. Dans cette représentation pour Quimper, j’avais décidé de créer une nature mais dans une bulle. Parce qu’on se retrouve quand même en centre-ville de Quimper et que la nature n’est pas très présente dans cet environnement-là. Donc je l’ai représentée dans une bulle avec les espèces les plus emblématiques qui sont protégées ou en voie d’extinction, que j’avais aussi envie de mettre à l’honneur sur cette peinture-là.
Concernant celle de Lesneven, c’était encore différent. Je me retrouvais forcément dans le cœur du Léon. Donc le lion, pour moi, était très emblématique et j’avais envie de le représenter, pour changer un peu des portraits. Je l’ai donc représenté mais avec une figure un peu plus steampunk (mouvement culturel qui mêle l’esthétique et la technologie de XIXème siècle à des éléments de science-fiction), plus futuriste, pour en faire quelque chose de plus personnel.
La fresque de Zag à Quimper | Crédit : Zag
Comment expliquez-vous que ces deux fresques aient autant touchées le cœur des gens et des votants ?
Justement, je suis assez étonné. Parce que d’un point de vue technique et réalisation, c’est vrai que celle de Quimper me paraissait plus marquante. Déjà parce qu’elle est beaucoup plus grande, beaucoup plus imposante. Mais c’est surtout celle de Lesneven qui a touché le cœur du public. Parce qu’elle est arrivée en tête des votes durant tout le concours. Peut-être qu’il y a quelque chose de plus intime qui est passé comme message à travers cette peinture-là. C’est ce que je dis à chaque fois, il s’agit de trouver le juste milieu entre l’aspect technique d’une réalisation et ce que l’on y met de personnel.
Pas de première place donc, mais content malgré tout ?
Oui, c’est une vraie fierté. Ce n’est plus la consécration d’une œuvre, mais finalement d’un travail. Puisque là, ce sont deux œuvres très différentes qui se sont illustrées. Et puis, c’est aussi une fierté parce que celui qui gagne le premier prix c’est Wild Drawing, que j’avais déjà invité au MX Arts Tour et qui avait permis aussi à la Ville de Morlaix de remporter le deuxième Golden Street-Art, il y a deux ans maintenant. C’est un artiste que j’adore, il a vraiment un style très particulier. En plus, c’est un ami.
Ce concours aura-t-il un impact en termes de notoriété ?
Je ne sais pas encore, justement (rires). C’est anecdotique mais j’ai toujours dit que j’étais un peu le "Poulidor" dans ce type de concours. Parce que j’étais toujours au pied du podium, depuis plusieurs années maintenant. Là, c’est une première et il y en a deux dans le top 3. Je ne sais pas ce que cela peut changer. Peut-être garantir une sorte de confiance vis-à-vis de ceux qui voudraient me proposer de réaliser une peinture. Que ce soient des institutions, une municipalité ou même des particuliers.
Un mot sur le MX Arts Tour qui fait de la Ville de Morlaix un haut lieu du street-art en Bretagne. Quelles sont les perspectives pour la prochaine édition ?
Le MX Arts Tour va changer un peu de voilure. On a quand même plus de 90 œuvres qui ont été réalisées en extérieur. Cela fait deux ans, maintenant, que je l’annonce. Mais là, c’est officiel : ouverture dans quelques semaines du tunnel qui est l’ancien funiculaire de Morlaix. Ce tunnel nous sert de lieu d’exposition et va être ouvert au public pour trois années. Ce lieu d’exposition sera complémentaire à tout ce qui a été fait en extérieur. C’est un endroit très emblématique que très peu de Morlaisiens ont pu voir jusqu’à maintenant et dans lequel on retrouvera une exposition immersive au cœur de la ville.
Cette année encore il faudra donc s'attendre à des surprises ?
Toujours. J’aime me surprendre moi-même (rires). J'aime bien aussi pouvoir proposer des choses très différentes, aussi bien en tant qu’artiste qu’en tant qu’organisateur d’évènements culturels.
Retranscription par Mikaël Le Gac