Elevage de 150 000 poules : la colère continue dans la Vienne

Publié : 29 novembre 2025 à 6h56 par
Tom Briot - Journaliste

Tom Briot vous informe chaque jour sur alouette.fr.

Dans la commune de Celle l’Évescault, la tension autour d’un futur élevage de 150 000 poules ne retombe pas. Malgré le feu vert donné récemment par le préfet, habitants et élus locaux envisagent un nouveau recours devant la justice administrative.

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Crédit : Envato | DR

Au cœur des préoccupations : le début de travaux dans l’ancienne chèvrerie des Ets Riquet, alors que, selon l’opposition locale, aucune autorisation formelle n’aurait encore été accordée pour démarrer le chantier.

Autre point de friction : la proximité immédiate des bâtiments, les premières habitations se situant à moins de 100 mètres des hangars, et même à moins de 100 m de la scène potentielle des nuisances sonores et olfactives.

 

"Tout un tas de choses qui nous inquiètent"

Pour porter la voix des riverains, l’Association Bien Vivre à Celle‑l’Évescault s’est structurée, avec à sa tête Félix Rainaud, son président. "Moi, ce qui me fait un peu plus peur, dont on ne parle pas trop, c'est le bruit, parce que vous avez des ventilateurs qui vont tourner en permanence (…) Donc voilà, il y a tout un tas de choses qui nous inquiètent."

Pour le collectif, l’ampleur du projet change la donne agricole du territoire : "Le fait que ce soit 150 000 poules, ça montre qu'on bascule du modèle agricole vers un modèle industriel, en fait."

 

8 poules par mètre carré

Dans les détails techniques, un chiffre revient régulièrement : 8 poules par mètre carré, élevées au sol dans trois grands hangars, ce qui correspond au code 2 sur la traçabilité des œufs. Une densité légale, mais jugée trop élevée pour les opposants. "La loi fixe un maximum de 8 poules par mètre carré. Ce qui représente une feuille A4 par poule."

Au-delà des nuisances immédiates, la gestion des effluents et des eaux usées inquiète aussi, avec un précédent local en tête :

"C'est un risque pour les nappes phréatiques (…) On l'a bien vu d'ailleurs récemment à Pamproux, les eaux usées se sont déversées dans les nappes phréatiques (…) Donc voilà, ce genre de choses, par exemple, nous inquiète."

 

Un nouveau recours judiciaire en vue

La mobilisation va prendre une forme symbolique, ce samedi 29 novembre 2025 à 11 h, devant la mairie de Celle-l’Évescault, avec une omelette géante… préparée avec des œufs bio, selon l’annonce faite par les organisateurs.

Le collectif souhaite désormais nouveau recours judiciaire auprès du tribunal administratif, afin de contester la décision préfectorale. Mais le temps presse : la stratégie juridique doit être finalisée avant le 10 décembre 2025, date limite pour engager l’action.

L’opération a un coût estimé : 8 000 €. Pour le financer, l’association citoyenne a ouvert une cagnotte en ligne, afin de réunir les fonds nécessaires.