"Entre 5 et 10 fois plus d’abandons l’été" : la SPA de Rennes en première ligne face à l'afflux d’animaux

Il s'agit d'un des fléaux de l’été : l’abandon d’animaux.

Chaque année, la même histoire : pendant la période estivale, de nombreux propriétaires se débarrassent de leurs animaux de compagnie sur le chemin des vacances. En France, en juillet, la Société Protectrice des Animaux (SPA) a recensé 3 900 abandons, soit près de 126 par jour. À la fin de l'été, la triste barre des 8 000 abandons devrait être franchie. "Nous aurons les chiffres définitifs de l’été 2025 d’ici dix jours. Mais nous savons déjà d’avance, vu les premières tendances, que nous allons malencontreusement être sur la même dynamique que 2024", a confié à Alouette une cadre nationale du réseau.

Des chiffres toujours élevés, et malgré des années de sensibilisation, l’abandon d’animaux ne faiblit pas, encore moins pendant les grandes vacances. Un phénomène qui touche tous les territoires, et la Bretagne n’est pas épargnée. "Nous sommes sur une année assez forte à Rennes. Nous sommes extrêmement sollicités, comme tous les étés. Le nombre de nos prises en charge a augmenté par rapport à l'année dernière, et même par rapport à 2023. Cet été, nous remarquons encore plus de chatons abandonnés devant le refuge", explique Olivier Le Canu, responsable de la SPA de Rennes, en comparant les chiffres qui défilent sur son ordinateur.

La place manque

200 chats ont été accueillis entre juin et juillet, et août va malheureusement apporter aussi sa centaine de félins rien que dans l’agglomération rennaise. "L’abandon, c’est malheureusement toujours d'actualité. Toute l'année, on est saturé. L'été, on reçoit entre cinq et dix fois plus de demandes d'abandons que le reste de l'année. Il faut savoir sur un an, on recueille entre 500 et 600 chats, mais 80% de ce chiffre est réalisé en seulement quatre mois entre juin et septembre", constate fatalement Olivier Le Canu.

Face à cette affluence, presque toujours plus importante, le refuge rennais fait comme il peut. "Malheureusement, on ne peut pas pousser les murs, on arrive à faire des mariages des fois dans certains box. Après, on fait très attention à comment on accueille les animaux. Un des principaux leviers qu'on a activé cet été pour pallier le manque de place, ce sont les familles relais. Ces familles proposent de s'occuper de certains de nos animaux gratuitement et directement à domicile. Ce qui nous permet, nous, de libérer de la place sur le refuge et d'accueillir de nouveaux animaux. L'été dernier, on avait moins de 100 familles, mais cet été face à l’afflux, nous avons dû augmenter, on a passé le cap des 150 familles relais", relate le responsable. Une petite bouffée d’oxygène pour le refuge breton, même si cette solution n’est pas la panacée.

Pour rappel, l’abandon d’un animal peut être puni de 3 ans de prison et jusqu’à 45 000€ d’amende.