Vienne : le procès de deux chercheurs pour des essais cliniques illégaux dans une abbaye

Publié : 11h03 par
Romane Hocquet - Journaliste

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L’affaire, révélée en 2019, avait fait couler beaucoup d’encre. Dans la banlieue de Poitiers, plusieurs centaines de patients ont testé des patchs contre leur maladie neurologique. Le tribunal correctionnel de Paris juge à partir de ce lundi 8 décembre les deux scientifiques à l’initiative de cette expérimentation, menée sous les radars des autorités.

Medecin condamné
Crédit : Illustration Envato - DR

Près de 400 patients avaient participé à ces essais cliniques illégaux. Deux professeurs – Jean-Bernard Fourtillan et Henri Joyeux – sont jugés à partir du lundi 8 décembre par le tribunal correctionnel de Paris.

Ces essais se sont déroulés au sein de l’abbaye de Sainte-Croix à Saint-Benoît, dans le sud de Poitiers. L’agence nationale du médicament (ANSM) avait saisi la justice après avoir alerté sur cette expérimentation menée hors dehors de tout cadre légal.

 

"Scandale"

"C’est une faute lourde", avait alors réagi Agnès Buzyn. La ministre de la Santé de l’époque avait qualifié l’affaire de "scandale". Entre 350 et 400 malades avaient alors testé des patchs visant à traiter leur Parkinson, Alzheimer et d’autres troubles neurologiques. Un traitement basé sur deux molécules dérivées de la mélatonine, l’hormone du sommeil, qui est déconseillée à certaines populations à cause des effets secondaires.

D’après la Mivilud – l’instance de lutte contre les dérives sectaires – certains de ces patchs étaaient vendus 1 500 euros dans le cadre de ses essaie. L’agence nationale du médicament avait alors dénoncé des pratiques proches du charlatanisme.

 

Jusqu’à 1 500 euros le patch

L’ANSM avait découvert cet essai illégal à l’occasion d’une inspection de contrôle menée dans un laboratoire où étaient envoyées les prises de sang des participants.

L’expérimentation était menée par une structure baptisée Fonds Josefa dont le vice-président, le professeur Henri Joyeux, est contesté par la communauté médicale en France à cause de ses positions anti-vaccins. Après la révélation de l’affaire, le professeur avait indiqué que cette expérimentation "n’avait rien à voir avec un essai clinique".

L’abbaye du Poitou – où était menés ces essais – a reconnu avoir "probablement manqué de discernement" en accueillant cette structure. Elle avait toutefois indiqué ne pas "porter la responsabilité" de ces activités.

 

 

Avec AFP