Ce voyage pourrait changer l’avenir des récifs

Publié : 17h02 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Amarrée à Brest jusqu’ici, la goélette scientifique Tara s’apprête à lever l’ancre. Direction l’Asie du Sud-Est pour une mission cruciale : identifier les « coraux de demain », capables de résister au réchauffement climatique. Avant le grand départ, Lorient s’apprête à lui offrir un week-end de fête.

La goélette scientifique Tara
La goélette scientifique Tara
Crédit : Twitter Ville de Lorient

Ils blanchissent. Ils étouffent. Ils disparaissent. Mais dans une région du monde, certains récifs résistent encore. C’est ce mystère que la goélette Tara veut percer.

Restée à Brest jusqu’à ces derniers jours, la star mondiale de l’océanographie a rejoint Lorient, son port de départ. Dimanche, elle mettra le cap sur l’Asie du Sud-Est pour sa 14ᵉ expédition scientifique, baptisée "Tara Coral".
Destination : le Triangle du Corail, vaste zone de 5,7 millions de km² entre les Philippines, la Malaisie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un sanctuaire marin unique. Et peut-être un laboratoire naturel pour sauver les récifs.

 

Objectif : trouver les coraux qui résistent au réchauffement climatique 

Dix ans après l'expédition "Tara Pacific", le voilier revient avec une question simple et vertigineuse : Pourquoi certains coraux survivent quand d'autres meurent ? Le triangle du Corail concentre un tiers des récifs coralliens mondiaux et près de 600 espèces. Surtout, certaines zones y montrent encore une couverture corallienne en croissance, malgré la hausse des températures. 

"Il est donc intéressant d'essayer de comprendre pourquoi certains récifs, certaines espèces, certaines colonies, sont plus ou moins sensibles aux vagues de chaleur, et d'identifier les colonies tolérantes", explique Paola Furla, directrice scientifique de l’expédition.

Pendant 17 mois les chercheurs vont tester plusieurs hypothèses. 

 

67 scientifiques et 1 440 plongées

À bord, 67 scientifiques venus du monde entier. Au programme : 1 440 plongées, des prélèvements d’eau, de sédiments et de coraux. Dans les laboratoires embarqués, certaines colonies seront soumises à des stress thermiques spectaculaires : jusqu’à plus de 9 degrés. Objectif : observer lesquelles ne blanchissent pas. "On veut identifier les coraux qui tiennent le choc", précise Serge Planes, directeur de recherche au CNRS. À terme, ces travaux pourraient permettre une restauration active des récifs, grâce à des techniques de transplantation ou de sélection de coraux plus robustes.

L’enjeu est immense : les coraux ne couvrent que 0,2 % de l’océan, mais abritent un quart de toute la biodiversité marine.

 

Un départ fêté à Lorient, entre science et spectacle

Avant de prendre le large, Tara sera célébrée à Lorient. Selon Le Télégramme, un grand week-end festif, scientifique et artistique est organisé samedi 13 et dimanche 14 décembre sur le site de Lorient La Base, à l’occasion du départ de la goélette pour sa 14ᵉ expédition.

L’événement est porté par Lorient Agglomération, la Fondation Tara Océan et la Cité de la Voile Éric Tabarly. Entrée gratuite. Ouvert à tous.

Au programme :

  • des ateliers scientifiques,
  • des rencontres avec les chercheurs et l’équipage,
  • des projections,
  • et des visites exceptionnelles de la goélette sur les pontons.

Moment fort du samedi : la projection du documentaire “Tara, l’Odyssée du Corail”, suivie d’un échange avec Serge Planes, puis une table ronde consacrée à l’expédition Tara Coral.
Un live depuis la station polaire Tara Polar Station, en Finlande, est aussi prévu en fin de journée.

Le dimanche 14 décembre, jour du départ, la fête débutera à 14 h 30 avec une performance poétique et aérienne du Collectif Porte27, mêlant cirque, danse et musique autour du thème des coraux et du vivant.