Grand Corps Malade à la rencontre des patients et soignants du centre de rééducation du CHU de Nantes : "C'était un moment très fort !"

8 décembre 2021 à 12h10 par Alexandrine Douet

L'artiste très touché par une vidéo reprenant sa chanson "Pas essentiel", était de passage à Nantes le week-end dernier.

Le clip qui totalise plus de 46 000 vues sur Youtoube a retenu l'attention du chanteur
Le clip qui totalise plus de 46 000 vues sur Youtoube a retenu l'attention du chanteur
Crédit : Capture Youtube

En octobre dernier, le personnel et les patients du service avaient participé au tournage d'un clip sur le titre "Pas essentiel" de Grand Corps Malade.

La vidéo qui a dépassé les 45.000 vues a retenu l'attention de Grand Corps Malade. Très touché, il leur a rendu visite samedi dernier, quelques heures avant son concert au Zénith de Nantes. Nous avons recueilli le témoignage de Julie Potteeuw, masseur-kinésithérapeute et présidente de l'APRAIH, l'association à l'origine du projet. L'émotion est toujours bien présente au sein du service.

Grand Corps Malade a vu votre clip et est venu vous voir samedi dernier. Comment ça s’est passé ?

Ça s’est merveilleusement passé ! Je pense qu’on aurait difficilement pu imaginer un moment plus parfait que celui-ci. En fait, c’est assez particulier parce que le contexte sanitaire se durcit à nouveau, on l’a appris ce week-end. Depuis lundi, ici à l’hôpital, c’est à nouveau restriction des visites, et puis, l’arrêt des animations et des moments conviviaux. Alors, je pense que ce qu’on a vécu samedi, on a tous emmagasiné un maximum d’énergie, surtout les patients de tout ce qui se passait. Grand Corps Malade a été, je dirais, humble, vrai, touchant, il a eu des mots forts, des mots vrais, c’était un très beau moment.

Comment avez-vous organisé sa visite ?

En fait, il a reçu la vidéo de toute part avec la difficulté de savoir comment il pouvait me contacter. Nous, on a eu la chance d’avoir son contact, donc, j’ai pu lui parler directement. Je savais qu’il était de passage à Nantes samedi dernier et je lui ai expliqué notre envie de l’accueillir même sur un temps très court pour échanger. Et puis, il a été touché par notre demande, il a été touché par le clip et il a accepté de venir avant son concert. C’était assez fou, c’était déjà irréel de l’avoir en direct au téléphone et encore plus irréel de se dire qu’il va venir.

Combien de temps a duré sa visite ?

Sa visite a duré 45 minutes. Ça nous a paru, bizarrement, assez long, comme si le temps et tous les moments étaient décomposés. J’ai trouvé que c’était suffisant et il nous a accordé beaucoup de temps quand même pour quelqu’un avec un planning aussi chargé. On avait organisé ça avec l’une de ses proches collaboratrices parce qu’on ne voulait absolument pas le mettre en retard pour la suite, évidemment. Donc, il est resté 45 minutes.

Comment l’avez-vous trouvé ?

Humain, simple, touchant et touché. C’était un moment très fort ! On pense et on espère que, lui et son équipe aussi, ont passé un bon moment. En tout cas, ce sont les retours qu’on a eus après avec lui parce qu’on a eu la chance de le voir à son concert et de le voir après son concert aussi pour l’équipe proche qui avait organisé l’événement. Il est tout à fait à l’image de ce qu’on peut imaginer de lui, c’était superbe !

Il était, évidemment, d’autant plus touché par le clip que vous aviez utilisé sa chanson « Pas essentiel » et qu’en plus, lui aussi, il est passé par un parcours très compliqué après son accident survenu pas très loin d’ici sur la côte vendéenne ? (NDLR: en juillet 1997 à Saint-Jean-de-Monts, Fabien Marsaud alors animateur dans une colonie de vacances, s'était grièvement blessé après un plongeon dans une piscine)

Le choix de cet artiste-là, à la base, était aussi de ce fait. Du fait de son parcours, au-delà de son accident, plutôt du fait de son séjour en centre de rééducation, le fait qu’il connaisse ce chemin-là, ce long réapprentissage de la vie, se réapproprier son corps, etc. Evidemment, on avait choisi sa chanson « Pas essentiel » parce que, pour nous, ça symbolisait tellement de choses. Samedi dernier, la boucle était bouclée. On a pu profiter de ça, il nous a fait une petite vidéo souvenir aussi sur « Pas essentiel » qui nous a beaucoup touché et qu’il nous a envoyée dimanche soir. Et puis, son concert de samedi dernier s’est terminé par cette chanson-là, pour nous, c’est vraiment tout un symbole. C’est très fort ce qu’il s’est passé samedi dernier, c’était vraiment fort !

Sa visite était vraiment une bulle d’oxygène pour les patients alors que les restrictions se remettent en place au sein de votre service ?

Oui, parce que les patients vont être à nouveau touchés de plein fouet par les restrictions. Certains viennent juste d’arriver, ils vont se retrouver dans une période de grands bouleversements et de grande rééducation à entreprendre, ils vont devoir être seuls parce que les visites vont probablement être très restreintes ou interdites. Alors, oui, le moment de samedi a fait du bien, je ne sais pas combien de temps ça suffira pour avoir emmagasiné suffisamment d’ondes positives mais ça va être à nouveau très compliqué pour les patients. Le fait que les restrictions se remettent en place, il faut penser à eux. En tout cas, nous, on va être là et on va être proche d’eux. Il y aura bientôt les fêtes de fin d’année… Toutes les équipes essaient de faire bloc et d'être une famille, en tout cas, quand on est présent au travail.

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)

Julie Potteeuw nous avait parlé de son initiative fin octobre dans un entretien à retrouver ici.