Il faudra désormais une ordonnance pour ces médicaments anti-rhume

Publié : 10 décembre 2024 à 7h55 par Joséphine Point avec AFP

L'agence nationale de sécurité des médicaments met en avant les possibles effets secondaires de ces traitements.

Anti-rhume
Crédit : illustration Envato - DR

À partir de ce mercredi 11 décembre, huit médicaments contre le rhume, considérés comme "dangereux" par les autorités sanitaires, ne seront plus accessibles en vente libre, mais seulement sur ordonnance.

Sont concernés : Actifed Rhume, Actifed Rhume jour et nuit, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume, Ibuprofène/Pseudoéphédrine, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine. Ces médicaments ont tous en commun de contenir la molécule pseudoéphédrine.

"Au regard d'une part des très nombreuses contre-indications, précautions d'emploi et des effets indésirables connus de la pseudoéphédrine et d'autre part du caractère bénin du rhume", l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) considère que "la possibilité d'obtenir ces médicaments sans avis médical fait courir un risque trop important aux patients", selon une décision dévoilée lundi. "Nous demandons aux médecins prescripteurs de bien évaluer la balance bénéfice/risque pour chaque patient avant de lui prescrire un de ces médicaments", a ajouté l'ANSM. 

 

Quid des patients sans médecin ?

Cette position va dans le sens des principales sociétés savantes françaises (ORL, médecins généralistes, pharmaciens) qui s'opposent toutes à l'usage de ces médicaments.

Elle risque en revanche de froisser les pharmaciens, dont nombre de représentants estiment qu'une telle restriction réduit injustement l'éventail de médicaments à proposer à leurs clients enrhumés, dans un contexte marqué par une difficulté récurrente à obtenir des rendez-vous médicaux.

"Ça va devenir compliqué pour nous de répondre aux problèmes des patients. Les gens n'auront plus de médecin et nous, on ne pourra plus rien conseiller", estimait dans Le Quotidien du Pharmacien Béatrice Clairaz-Mahiou, coprésidente de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales.

Mais, pour d'autres observateurs, les autorités sanitaires ont, au contraire, été d'ores et déjà trop longues à réagir. "Les soignants ont mieux à faire que de passer du temps à déconseiller aux patients un médicament qui devrait être retiré du marché", estimait en début d'année la revue indépendante Prescrire.